Le consultant économique, Abderrahmane Benkhalfa, estime que la baisse actuelle des prix du pétrole constitue un signal fort, voire un avertissement pour entamer les réformes structurelles de la deuxième génération que compte réaliser le gouvernement. La situation économique qui prévaut dans le pays actuellement nécessite la relance des réformes et la rationalisation dans les dépenses publiques. Il serait plus judicieux, suggère-t-il, de revoir, dès à présent, les caractéristiques de la loi de finances 2016 en ce qui concerne notamment les grands projets. Ces derniers ont besoin, selon lui, de maturation avant leur mise en œuvre. L'ex-délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef) a, au cours de son passage hier sur les ondes de la radio Chaîne I, mis l'accent sur l'impérative révision de la politique sociale ou ce qui est appelé politique des subventions devenue trop coûteuse d'autant plus qu'elle représente, affirme-t-il, 21% du produit intérieur brut (Pib). L'activité économique a besoin, constate-t-il, de dynamisme alors que les opérateurs économiques nationaux et étrangers doivent se substituer à l'Etat en matière d'investissements. "Il faut mettre en place de nouvelles mesures en matière d'investissement, de mouvement des capitaux et il est impératif de dynamiser le tissu économique du pays", propose M. Benkhalfa. À la question ayant trait aux prix du pétrole sur le marché international, l'expert avoue qu'ils obéissent en ce moment à des considérations politiques et géostratégiques. "Les cours actuels n'ont aucun lien avec l'économie", relève-t-il. À l'instar des autres spécialistes, il pense que la dégringolade des cours du pétrole ne met pas en danger l'Algérie à court terme. La solution pour parer à un éventuel choc à l'avenir, c'est de diversifier l'économie nationale et de l'extirper des hydrocarbures. "Laisser les recettes du FRR aux générations futures..." Abderrahmane Benkhalfa fait partie de ceux qui refusent de puiser dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) pendant ces périodes de crise. "Il est préférable de laisser ces recettes pour les générations futures et de les utiliser durant les périodes des vaches maigres", souligne-t-il. "Il est également primordial de réviser à la hausse le prix de référence fiscal avec lequel est établi le budget de l'Etat à travers les lois de finances de 37 dollars à 50 dollars le baril de pétrole", avoue l'économiste. Pour ce dernier, le rapport de la Banque d'Algérie sur les tendances financières et économiques du pays, présenté devant les députés, peut servir à la fois, observe-t-il, d'avertissement et de catalyseur pour la mise en application des réformes économiques. L'Algérie vit, remarque-t-il, une étape où elle doit réussir à attirer les investissements directs étrangers (IDE). Et si les entreprises qui investissent en Algérie optent pour une extension de leurs activités vers l'étranger, les projets envisagés, insiste M. Benkhalfa, doivent au préalable créer de la richesse localement et ne doivent aucunement servir d'instrument pour la fuite de capitaux. B. K.