Ce prénom masculin est d'origine arabe. Il provient de ḥâtem "qui rend obligatoire, juge, arbitre'', du verbe ḥatama, "rendre une chose obligatoire, indispensable, exercer une juridiction, être tendre'' et ḥatm "pur, sans mélange". Dans l'histoire des Arabes, le nom de Hatim se rattache à un personnage universellement connu pour sa générosité. Le personnage a réellement existé et on l'apparente à la tribu arabe de Ta'i. Il vivait durant la période pré-islamique et s'illustrait en recevant généreusement ses hôtes. Chaque fois, il faisait tuer un chameau pour eux. On raconte aussi qu'il avait perdu son père alors qu'il était encore jeune. Son grand-père, Saâd, un homme très riche, le recueillit et l'éleva. Un jour, il lui confia la garde de ses chameaux. Or voici qu'une caravane, transportant des poètes, passent devant lui. On lui récita des vers et, Hatim, reconnaissant, leur distribua les chameaux de son grand-père. Quand le vieil homme l'apprit, il se mit en colère. Il plia ses tentes et décida de quitter ce petit-fils. Il lui laissa quand même une esclave, une jument et un poulain. La tradition rapporte que le départ du grand père lui inspira ces vers : " Je n'ai pas souffert du départ de Saâd avec sa famille, lorsqu'il m'a laissé seul au logis, séparé de mes proches. En prodiguant ma fortune, je me suis acquis impétueusement de la gloire, au moment où la guerre montre ses hideuses dents tordues". Quand il mourut, on entoura sa tombe de pierres dressées : on avait alors l'impression qu'il s'agissait de pleureuses, se lamentant inlassablement. On rapporte qu'un certain Abou al-Khaybari, de passage dans la région se rappela Hatim : "Ah si seulement tu étais encore vivant, tu me régalerais, moi et mes compagnons, d'une chamelle bien grasse !'' Le lendemain, il retrouve sa chamelle égorgée et ses compagnons se frottèrent les mains à l'idée du banquet qu'ils allaient faire. Abou al Khaybari, lui, était déçu, il voulait une chamelle de Hatim et c'est la sienne qui a été tuée. C'est alors que le fils de Hatim arrive, tenant une chamelle en laisse. "J'ai vu mon père en rêve et il m'a ordonné de remplacer la chamelle que tu as trouvé égorgée !'' M. A. H.