Cependant, en dépit de tous ces défauts, le dromadaire se voit assigner, dans certaines traditions, le rôle de porte-parole du sacré. Ainsi, à l'image de la chamelle du Prophète à qui ses compagnons confient la mission de déterminer le lieu où sera construite la mosquée de Médine, c'est à des chamelles que l'on a confié le choix des sites de certaines zaouias ; ainsi, au Maroc, la zaouia de Dila a été érigée sur les lieux où une chamelle a mis bas ; Sidi Yahia U Yusef, voulant construire la sienne, a laissé aller au hasard sa chamelle qui s'est arrêtée à Tounfit, etc. Le Coran a déjà sacralisé la chamelle dans l'histoire du prophète Salih. Rappelons brièvement le récit coranique. Le prophète Salih a été envoyé au peuple de Thamûd, un antique peuple d'Arabie, qui habitait le pays de H'ijr. Mais les Thamûd, qui étaient un peuple idolâtres, refusent de croire au prophète envoyé. Ils lui demandent de réaliser pour eux un miracle, une chamelle qui sort d'un rocher. Salih invoque Dieu qui répond aussitôt à son appel. Une magnifique chamelle sort des rochers et Salih recommande à son peuple de bien la traiter, car elle est un signe de Dieu. Mais les Thamûd l'égorgent et Dieu les punit en les exterminant.