Les races animales locales sont menacées d'extinction par suite d'introduction de races exotiques et de modifications apportées aux conduites et aux modes d'élevage (race ovine, Ouled Djellal, Hamra Rambi et la race bovine locale, brune Atlas). Les incendies constituent actuellement l'une des causes les plus importantes de la destruction de la forêt algérienne. Pas moins de 75% des forêts disparues ont entraîné une érosion génétique spécifique voisine de 30% et la perte de 1 300 espèces végétales. Presque la moitié des mammifères qui existent dans notre pays est menacée de disparition tels que le cerf de Barbarie, en plus des neuf mammifères qui n'existent plus depuis le siècle dernier (lion de l'Atlas, le lynx, le tigre, la baleine basque, l'éléphant africain, etc.). Sur les 32 000 espèces végétales recensées en Algérie, plus de 1 200 vont disparaître si des mesures ne sont pas prises. Voilà un constat qui semble retenir l'attention de l'actuel ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire qui a procédé, hier, à l'installation officielle du Centre national de développement des ressources biologiques à Dar Dounia de Bab El-Oued. “La création de ce centre répond au souci d'approfondir la connaissance du patrimoine biologique national, de sa protection, de sa restauration, de sa valorisation et de sa gestion durable”, dira le ministre devant le président de l'APC et le wali délégué de Bab El-Oued ainsi que des représentants de plusieurs départements (Santé, Pêche, Education, Communication, Intérieur, etc.) devant lesquels Cherif Rahmani a rendu un hommage à Kouider Mediouni, éminent chercheur et initiateur de la stratégie nationale en matière de biodiversité, décédé depuis trois ans, laissant comme héritage à la science un ouvrage de qualité (inventaire de 11 volumes) sur la diversité biologique. Quant aux missions dévolues à ce centre, il s'agit, entre autres, de la constitution d'une banque de données (banque de gènes) à mettre par la suite à la disposition de toutes les institutions intéressées. Il est prévu aussi la mise en place de réseaux de centres de développement de ressources biologiques pour la conservation in situ des espèces menacées dans leur multiplication, de même que la protection de l'écosystème du terroir et du patrimoine génétique ainsi que la valorisation du savoir-faire local dans l'objectif d'une utilisation durable de la diversité biologique et de gestion rationnelle des écosystèmes. N. S.