Cheptel n La station d'expérimentation relevant de l'institut technique d'élevage de la wilaya intensifie ses efforts pour redynamiser la race ovine deghima ou ouled ighil menacée de disparition. Selon le directeur de cette station, Mohamed Medkour, cette race doit s'adapter aux conditions climatiques rudes des zones steppiques, notamment la sécheresse sévissant depuis plusieurs années. Ces moutons, dont l'élevage ne nécessite pas des coûts élevés pour les éleveurs, se nourrissent généralement de plantes fourragères. Le grand défi que la station d'expérimentation doit relever depuis sa création reste la sensibilisation des éleveurs de la wilaya et des wilayas limitrophes, notamment, Nâama, El-bayadh et Tlemcen, au rendement de cette race ovine et à son adaptation à leurs activités en leur prodiguant une formation requise. La race est implantée, selon l'agronome, dans la majorité des localités de l'extrême ouest du pays, notamment à El-Bayadh, Sidi Djilali, El- Aricha (wilaya de Tlemcen) et Nâama et s'est même étendue aux régions situées entre Chott Chergui, à l'est, et l'atlas saharien, dans la partie sud-est jusqu'aux monts de Tlemcen et de Saïda au nord. M. Koudad a souligné, par ailleurs, que ces moutons sont réputés pour la qualité de leur viande, la finesse de leur ossature, la rondeur de leurs lignes. Cette race, très répandue dans les années 1960 et 1970 dans les communes de Maâmoura et Aïn Skhouna, se distingue par sa petite taille qui lui permet de s'adapter parfaitement au climat des zones steppiques. Evoquant les facteurs menaçant la pérennité de cette race, M. Koudad a indiqué qu'ils ont trait essentiellement au désintéressement affiché par les éleveurs pour ce genre d'élevage en optant pour la race blanche connue, comme ouled djellal, une race, selon lui, «étrangère à la région». Cet expert en agronomie a ajouté dans ce même contexte que «le croisement des races constitue aussi une véritable menace pour le maintien de la race rouge ovine», soulignant que «les éleveurs, eux-mêmes, méconnaissent les dangers du croisement des races». Par ailleurs, les éleveurs ignorent la qualité de la viande de deghma, pourtant très prisée, surtout en Europe dit-il, et dont la forte demande laisse augurer sa réhabilitation en Algérie.