Il s'agit de savoir si le gouvernement accordera un délai de rigueur aux concessionnaires pour déstocker ces véhicules, ou alors prolongera-t-il le délai des importations de ces mêmes véhicules au détriment des droits du consommateur ? Le nouveau cahier des charges régissant l'activité automobile en Algérie, signé jeudi dernier par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, et qui devra prendre effet à partir de janvier 2015, est loin de faire l'unanimité au sein des concessionnaires automobiles. Et pour cause, le délai de 18 mois, qui serait accordé aux concessionnaires pour importer encore les véhicules low-cost, va dominer les débats, mercredi prochain, lors d'une réunion programmée entre les acteurs majeurs de cette activité et le ministère de tutelle. Les concessionnaires affichent déjà leur hostilité à cette mesure prise sans concertation. Une mesure qui va, par ailleurs, à l'encontre des intérêts du client algérien qui mise toutes ses économies sans avoir une contrepartie, ne serait-ce qu'au plan de la sécurité, du service après-vente et de pièces de rechange d'origine garantie. Ainsi, après une première bataille gagnée en 2003 pour mettre fin au véhicule d'occasion importé sans la moindre règle de conformité, voilà que les concessionnaires engagent une autre bataille pour s'opposer à l'importation des véhicules démunis du minimum d'équipements exigés par la loi algérienne. Et si les six principaux nouveaux points du cahier des charges ont été bien accueillis par les représentants des marques automobiles, il n'en demeure pas moins que les textes d'application relatifs aux équipements de sécurité risquent d'enflammer les débats. En ce sens, cette disposition, qui serait jusqu'ici maintenue, va également à l'encontre du chapitre relatif à la conformité des véhicules aux standards internationaux et contenu dans le même cahier des charges. Une disposition qui stipule que chaque véhicule importé devra être homologué conformément aux directives du ministère de l'Industrie. En somme, les concessionnaires avaient exigé que le véhicule de tourisme ait la conformité qui lui confère un maximum de sécurité. Il s'agit de 4 airbags, un système antiblocage des roues (ABS), le contrôle électronique de stabilité (ESC), le limiteur de vitesse, 2 airbags frontaux, 2 airbags latéraux, les ceintures de sécurité et de points d'ancrage conformes aux dispositions réglementaires et répondant aux normes applicables concernant les essais de choc, le système de rappel de bouclage de la ceinture de sécurité, le système de retenue du siège pour enfants, les appuie-têtes, les dispositifs de dégivrage et de désembuage du pare-brise et le dispositif de surveillance de la pression des pneus. La mouture ayant été acceptée dans sa globalité en septembre dernier par le gouvernement, on s'interroge si ces exigences seront ou non retenues par le ministère de l'Industrie et des Mines, d'autant que d'autres exigences avaient été soumises pour le véhicule utilitaire, le bus, le camion et le camion semi-remorque. À moins que le low-cost n'ait encore de beaux jours devant lui en Algérie, où les accidents de la circulation font une moyenne quotidienne de 15 morts et 170 blessés. F B