RéSUMé : Ce n'est pas sans raison que Boualem est effrayé. Il a perdu son arme. Il ne se souvient pas où. Il part voir ses cousins, espérant trouver son arme chez l'un d'entre eux. Nabila ne met pas son grand-père au courant. Même s'il insiste. Elle lui promet d'être prudente. Boualem ne tient plus en place. L'inquiétude se lit sur son visage. Il s'est rendu au restaurant où il a dîné avec ses cousins et les serveurs n'ont rien trouvé. Même réponse au bar où ils sont partis se saouler. Quant à ses cousins, ils n'ont pas remarqué qu'il portait une arme. — On t'a conduit jusque chez tes parents et aucun de nous n'a vu ton pistolet. Tu es bien sûr de l'avoir eu sur toi ? Boualem en est certain. — Tu pourrais l'avoir laissé chez toi ou même dans ton casier, au commissariat ? émet l'un d'eux. As-tu a vérifié là-bas ? — Non, je le ferai tout à l'heure. Excusez-moi mes frères. Boualem se sent vidé et sans force. Il se traîne jusque chez ses parents et, à la tête qu'il fait, ces derniers devinent tous qu'il lui est arrivé quelque chose. — Quelqu'un t'a menacé ? — Non. J'ai perdu mon arme et je me sens comme mort, répond-il, les larmes aux yeux. Imaginez qu'elle soit entre les mains d'un fou ! — Tu ne peux pas l'avoir perdue, rétorque sa mère. Tu en prends toujours grand soin. Comment cela a-t-il pu t'arriver ? — J'étais ivre. — Et tes cousins ? Boualem leur rapporte avoir fait le tour des établissements où ils s'étaient rendus. Et ses cousins ne l'avaient pas vue l'arme, encore moins trouvée. — Et ta chambre ? demande son père. Tu devrais la fouiller. Peut-être qu'on se fait du souci pour rien ? Tu veux qu'on t'aide à la trouver ? propose-t-il. — Bien sûr ! Toute la famille s'y met. La chambre de Boualem est passée au peigne fin, mais aucune trace de son arme. Le reste de la maison n'est pas épargné. Toutes les armoires et commodes sont vidées. Les lits sont refaits. Le salon aussi. Les parents de Boualem secouent même les coussins et les poufs, espérant que l'arme y soit dissimulée. Ils espèrent que cela soit une blague. Même si elle est de mauvais goût, tant qu'ils peuvent mettre la main dessus, ils pardonneront volontiers à celui qui l'a fait à Boualem. Mais comme toutes les blagues de mauvais goût, elle dure longtemps. Trop longtemps. La maison est sans dessous-dessus et aucune trace de l'arme. Boualem est désespéré et à bout de nerfs. Il pleure. Il ne sait pas quoi faire. Sa famille tente de rester positive et lui recommande de ne pas perdre espoir. — Peut-être que ta femme va la trouver ? Qui sait si tu ne l'as pas laissée chez vous ? Boualem, qui a complètement oublié Nabila, s'en va l'appeler pour la mettre au courant. Quand il apprend qu'elle est rentrée à la maison, il décide de la rejoindre. — Je vais fouiller l'appartement, lui dit elle. — Je passerai au commissariat avant, l'avertit-il. À tout à l'heure. Boualem est accompagné de son père, Saïd, qui refuse de le laisser conduire. La nuit est tombée depuis longtemps lorsqu'ils arrivent au commissariat. Boualem ne perd pas son temps et va fouiller son casier. Le cœur serré, il constate que son arme ne s'y trouve pas. S'il ne la retrouve pas chez lui, s'il l'a vraiment perdue, c'est sa vie qui est perdue. Boualem en est malade. (À suivre) A. K.