L'état de santé des 5 familles en grève de la faim, depuis le 20 décembre dernier, devant le siège de la wilaya de Relizane, pour protester contre leur exclusion de l'opération de recasement entreprise le 3 décembre dernier à Zemmora, ne cesse de se détériorer, à en croire le représentant local de la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme). "Il ne se passe pas un jour sans que certains grévistes, notamment les plus vulnérables, soit évacué par la Protection civile vers l'hôpital Mohamed-Boudiaf", précise notre interlocuteur. A ce propos, un père de famille dont l'épouse, ayant perdu l'usage de la parole, en apprenant leur exclusion du recasement, suite à un choc nerveux, compte déposer une plainte à l'encontre du P/APC, souligne notre source. Seul bémol au tableau noir dressé par le militant des droits humains, la visite de solidarité effectuée, jeudi dernier, par 2 élus appartenant à l'Alliance Algérie verte, Belarbi Abdelkader et Bouchiba Zohra, suivie par une demande d'audience auprès du wali afin de plaider la cause de ces exclus de l'opération de résorption de l'habitat précaire. Le chef de l'exécutif étant en réunion, les élus ont été reçus par le chef de cabinet, qui a qualifié, d'emblée, d'intrus au bidonville de Oued-Djanti, les familles en question. Ce à quoi a rétorqué un député : « s'ils sont des intrus, comment se fait-il qu'ils disposent de quittances de Sonelgaz et de l'ADE datant de 1994, à leur nom ? Et comment expliquer le fait que leurs affaires ont été déménagées par les services de l'APC, au parc communal, le jour du recasement ? Si l'APC avait vu en eux des intrus, nul doute que leur biens auraient été plutôt jetés à la rue, n'est-ce-pas ?». Un argumentaire qui a laissé le responsable local sans voix, se contentant de préciser qu'une enquête administrative est actuellement en cours, indique notre source. On apprend, par ailleurs que les représentants des exclus du relogement ont été reçus par le procureur général près la cour de Relizane. S'agissant du dépôt de plainte afin de lever le voile sur les irrégularités ayant entaché l'opération de recasement, que ces derniers voulaient déposer, le magistrat les a orientés vers le tribunal administratif, expliquant que cela ne relevait pas de ses prérogatives. Concernant leurs biens mis sous séquestre dans le parc de l'APC, le PG s'est dit disposé à débloquer la situation. Aux dernières nouvelles, on apprend de sources fiables que le parquet de Zemmora a diligenté une instruction judiciaire sur l'opération de relogement du 3 décembre dernier afin de vérifier la véracité des irrégularités dénoncées par les exclus du recasement. M. S.