L'opération de recasement de quelque 150 occupants du bidonville d'Oued-Djanti à Zemmora, effectuée au cours de la semaine dernière, n'a pas fait que des heureux. Loin s'en faut. En effet, 32 familles écartées des listes de relogement, survivent dans des conditions inhumaines dans le parc communal de Zemmora, à en croire une correspondance du bureau local de la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l'homme) adressée au wali de Relizane et dont une copie a été transmise à notre journal. Le document de la LADDH dénonce les conditions de vie éprouvantes qu'endurent ces malheureux, notamment les femmes et les enfants, particulièrement en ce mois de décembre. Le représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme sollicite également l'ouverture d'une enquête afin de vérifier la véracité des dires des "réfugiés de Oued-Djanti", qui affirment avoir été exclus au profit d'indus-bénéficiaires qui se sont installés dans le bidonville, quelques jours avant l'opération de recasement. Ils s'appuient dans leur argumentaire sur la liste des occupants du bidonville d'Oued-Djanti, établie par les autorités dès 1994, date d'arrivée des premiers déplacés, fuyant les exactions des groupes terroristes. La LADDH dénonce, en outre, les intimidations et les procédés inhumains utilisés par les responsables communaux à l'égard des "réfugiés" afin de les empêcher de faire valoir leurs droits. "Outre les multiples vexations, les services communaux ont procédé au déplacement de 2 autobus et d'un Karsan, servant de gîte aux femmes et aux enfants, qui se trouvaient dans le parc, ainsi qu'à l'enlèvement des tôles qui protégeaient les véhicules des intempéries. Cette punition collective faisant suite à notre déplacement sur les lieux", dénonce le représentant de la LADDH. Aux dernières nouvelles, les chefs des 32 familles ont saisi, dimanche dernier, le procureur général près la cour de Relizane afin de demander l'ouverture d'une information judiciaire quant aux conditions d'attribution de logements lors de la dernière opération de recasement, précise notre source. M. Seghier