Si, sur un plan purement technique, le Mouloudia d'Oran a, depuis l'arrivée du Français Cavalli sur son banc de touche, comblé le retard qui le séparait des premiers de la classe, sur le plan administratif beaucoup d'indices laissent à penser que la confiance aveugle qu'a placée le président Belhadj en certains de ses proches dessert plus les intérêts de l'équipe qu'il ne les sert. L'exemple le plus édifiant de cette fin de phase aller est la manière avec laquelle le stage programmé en Tunisie a été décidé. Ces neuf jours de stage à l'hôtel Tedj Sultan, à Hammamet El-Yasmine offert par la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya d'Oran auraient, ainsi, pu constituer un joli cadeau de fin d'année pour une équipe en vacances ou un groupe d'amis qui veuille fêter quelque chose, mais pas pour un team professionnel qui aspire à une préparation sérieuse en perspective de la toujours difficile et si exigeante seconde partie de saison. Le MCO a séjourné dans cet hôtel, dans cette station balnéaire très prisée des touristes européens, quatre années de suite. Et à chaque retour, les mêmes "histoires" étaient contées par ceux qui en revenaient : impossibilité d'appliquer un quelconque programme dans ces lieux de villégiature où le maillot de bain est plus "présent" que la tenue de sport, difficultés quotidiennes pour rejoindre le lieu d'entraînement distant de l'hôtel de plus de 10 km et absence totale de sparring-partner à moins de faire plus de 80 bornes pour trouver un stade où jouer. Ceux, membres de la direction oranaise, qui ont "accepté" cette offre n'ont, ainsi, pas tout révélé à l'entraîneur Jean-Michel Cavalli. Et bien que ce stage soit gratuit, il n'épouse pas les contours de l'ambitieuse feuille de route tracée par l'ex-sélectionneur national, lequel mise énormément sur cette trêve pour recharger les acquis de son groupe, colmater les brèches et lacunes constatées depuis son arrivée et fixer encore davantage son assise tactique. De plus, beaucoup de zones d'ombre décrédibilisent le choix de la direction mouloudéenne. La plus "claire" est assurément liée au choix du directeur de la jeunesse et des sports d'Oran, Gherbi Badreddine, de confier "toujours" l'organisation de ce séjour à une connaissance à lui, un dénommée Boualem, originaire comme lui de Constantine, avec comme écran de fumée une agence de voyages de... Bordj Bou-Arréridj ! Pourquoi, donc, une agence de Bordj Bou-Arréridj organise-t-elle un stage du club phare de l'Ouest avec comme chef de délégation un ami du DJS originaire, comme lui, de Constantine ? N'y aurait-il pas à Oran une agence ou un organisme qui aurait pu s'en charger, à moindre frais ? Comment le DJS fait toujours pour convaincre le MCO d'accepter cette "offre gratuite" certes, mais payée avec l'argent du contribuable puisque c'est le fonds de wilaya qui règle la facture ? Enfin, combien coûte ce stage aux citoyens de la ville et quels sont les détails financiers de cette opération ? Autant de questions auxquelles personne au Mouloudia d'Oran ne veut répondre. R. B.