Il s'en est fallu de peu, hier, pour que la salle Verte de l'hôtel Lalla Khedidja se transforme en un véritable ring où les "boxeurs" issus des deux clans du RND s'affrontent depuis plusieurs semaines autour de la tête du conseil de wilaya. Hier encore, la présence de membres du secrétariat national du parti de Bensalah, dont Mohamed Fadene, n'a pas suffi pour calmer les esprits entre ce qui est désormais appelé à Tizi Ouzou le clan Mokadem et le clan Larfi. Ce dernier clan, minoritaire, s'affairait à expédier le renouvellement du conseil de wilaya du parti lorsque le clan du député Mokadem a fait irruption dans la salle, prêt à en découdre. C'est ainsi que les membres du secrétariat national du RND et les partisans de la députée Mme Larfi ont quitté la salle par la porte de secours dont les vitres ont été brisées. "Lors de ce conseil, la base légitime s'est retrouvée dehors, écartée par les délégués de Bensalah qui, du salon de thé, ont emprunté le jardin pour pénétrer dans la salle de réunion. Le conseil de wilaya légitime s'est réuni dans la cour pour ne rentrer dans la salle qu'à 10h comme prévu. Or, les délégués de Bensalah ont commencé la réunion à 10h pour l'achever à 10h01 avant de s'enfuir par la fenêtre de la salle après l'avoir cassée sans que personne s'attaque à eux", a écrit le député Belgacem Azouaou dans un message posté sur les réseaux sociaux. Le clan adverse a, quant à lui, jugé son action des plus légitimes tant le responsable local du RND à Tizi Ouzou a présenté sa démission à trois reprises de son poste et qu'il était donc naturel qu'il soit procédé à son remplacement et le remplacement de ceux qui l'ont suivi. Voulant donner les raisons de ses démissions, le député Tayeb Mokadem a expliqué que c'est une manière d'attirer l'attention sur certains dérapages au sein du parti tels que, révélait-il, celui d'un député du RND qui, lors de l'élection des membres des structures de l'APN, avait glissé un bulletin sur lequel des insultes raciales anti-kabyles ont été honteusement griffonnées. "Je ne pouvais pas me taire devant un tel dérapage, ou encore celui de la tentative d'agression qui a motivé ma dernière démission", a-t-il expliqué. S. L.