Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
La RN12 fermée par les propriétaires de bus de transport universitaire Des milliers de personnes et d'automobilistes sont restés bloqués sur les routes à tizi ouzou
Des centaines de bus ont été immobilisés dans tous les sens au milieu de la route pour empêcher toute circulation sur cet axe névralgique reliant la capitale, Alger, à Béjaïa via Tizi Ouzou. Des propriétaires de bus, assurant le transport universitaire dans la wilaya de Tizi Ouzou, soutenus par des propriétaires de bus de transport public, ont procédé, hier, à la fermeture de l'axe routier le plus important de la région, à savoir la RN12, à l'effet d'exprimer leur colère après avoir échoué à décrocher le marché du transport universitaire dans la région. Des centaines de bus ont été immobilisés dans tous les sens au milieu de la route pour empêcher toute circulation sur cet axe névralgique reliant la capitale, Alger, à Béjaïa via Tizi Ouzou. Ces mécontents d'un nouveau genre ont choisi deux endroits stratégiques pour barricader la route à l'aide de leurs bus. Il s'agit d'Oued Aïssi, à 7 kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou, et Boukhalfa, à 5 km à l'ouest de la ville. La circulation a été ainsi rendue impossible dans les deux sens de ce plus important axe routier de la wilaya. Des dizaines de milliers d'automobilistes et de voyageurs sont alors restés bloqués sur la route en cette première journée de rentrée des vacances. Des travailleurs, des étudiants et des élèves se sont vus contraints de parcourir, à pied, une distance de plus de 7 kilomètres pour rallier la ville de Tizi Ouzou et rejoindre leur lieu de travail et d'étude avec plusieurs heures de retard. Sur la route, il y avait aussi des personnes âgées, des femmes enceintes ou tenant des bébés dans les bras, avançant péniblement. Il y avait aussi des ambulances, avec des malades à bord, qui ont été empêchées de franchir ces barrages de bus. Ceux qui ont tenté de contourner ces barricades en empruntant des routes secondaires se sont vite retrouvés coincés dans des embouteillages formés sur ces routes exiguës de Barkouka et de Tala Athmane. Les milliers de victimes ne cessaient, hier, de s'interroger : "Où est l'Etat ? Où est la force publique ?" En effet, ce décor de désolation sur fond de calvaire populaire n'a pas suscité la moindre réaction des autorités locales, administratives ou sécuritaires, pourtant si promptes à user de la matraque lorsqu'il s'agit de populations qui investissent la rue pour réclamer l'amélioration de leurs conditions de vie. À Tizi Ouzou, les autorités ont déjà, et ce depuis longtemps, habitué le citoyen à leurs silence et démission lorsqu'il s'agit d'affaires de nababs ou de voyous de tout acabit, ou même lorsqu'il s'agit de dizaines de milliers de citoyens qui sont victimes de comportements nuisibles. Hier, il ne s'agissait pas plus d'une affaire de marché non obtenu après une soumission qui, quelle que soit son irrégularité, ne concerne en rien le citoyen lambda. Selon des sources sûres, le marché a été attribué à Tahkout qui aura présenté la meilleure offre financière. Mais l'usager de la route est décidément le plus facile à pénaliser et, surtout, à sacrifier. Un constat déjà vérifié en 2011 lors de la délocalisation des stations de la ville vers sa périphérie, où des espaces désertiques, sans commodités et surtout sans aucune sécurité mais pompeusement qualifiés de gares intermédiaires, ont été réservés aux citoyens. Ceci, sans compter la multiplication par deux, voire par trois des prix et du temps de voyage généré par ces correspondances imposées au simple citoyen qui, de surcroît, empruntait des bus ne répondant pas aux normes pour la plupart d'entre eux et dont les propriétaires se sont permis, au su et au vu des autorités, de transformer chaque arrêt en station. Mais tout cela, les autorités locales le qualifient pompeusement de "développement". S.L.