"Il suffit d'observer l'instabilité des prix des hydrocarbures pour nous rappeler que la fragilité de nos équilibres économiques n'est pas une vue de l'esprit (...). Ceci doit nous faire prendre conscience que nous ne sommes pas aujourd'hui, insérés de la bonne manière dans le système économique international, et que nous ne sommes pas suffisamment préparés pour faire face aux bouleversements cycliques de ce système", c'est ce qu'a déclaré, hier, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad. Dans un long message lu au congrès de l'UGTA, M. Haddad a plaidé pour la mise en place d'un mode d'organisation de l'économie "à même de prendre à bras-le-corps cette insertion pour la rendre dynamique, harmonieuse et au profit de nos travailleurs et de nos entreprises. Faute de quoi nous serons marginalisés et soumis au diktat d'organismes financiers internationaux. Cette situation fragilise notre économie et peut mettre en danger notre avenir". Après un vibrant hommage rendu au président Bouteflika, le patron du FCE a estimé que l'Algérie "dispose de ressources financières qui lui permettent de faire face avec sérénité à la crise qui est devant nous". Mais face à cette situation, le président du FCE demeure convaincu que des réformes "sont indispensables pour répondre aux attentes légitimes de nos concitoyens et nécessaires pour favoriser l'investissement (...). Celles-ci peuvent nous permettre de reconquérir dans les meilleurs délais possibles notre marché intérieur couvert à 70% par les importations toutes financées par des ressources tirées des recettes d'hydrocarbures". Confiant que le secteur privé dispose d'une expérience et d'un potentiel à même d'apporter un souffle nouveau à des entreprises publiques qui ont besoin de cet apport, M. Haddad a annoncé que le Forum des chefs d'entreprise propose une rencontre tripartite gouvernement-UGTA-patronat, "pour mettre en place un mécanisme qui favoriserait ce rapprochement public-privé et permettrait non seulement de sauver des emplois, mais aussi de réduire notre facture d'importation et relancer notre secteur industriel". Il ira jusqu'à énumérer les actions sur lesquelles convergent le FCE et l'UGTA, comme l'augmentation du SNMG. "Récemment, sur la suppression du 87 bis, nous étions également sur la même longueur d'onde", a clamé M. Haddad. Enfin, le FCE compte créer une fondation pour promouvoir la culture de la solidarité envers les personnes démunies. F.B.