Dhiya-eddine est un prénom masculin d'origine arabe. Il est composé de dhiyâ (lumière, clarté( et al-dîn (religion, foi) et signifie : "lumière, éclat de la religion". Diyâ' al-dîn est le prénom d'un savant musulman andalou, le naturaliste d'origine arabo-berbère, Dhiya' al-dîn Ibn al-Bayṭâr. Il naquit à Malaga (d'où son ethnique al-Malaqî) entre 1190 et 1197. Il appartenait à une famille originaire de Grenade mais installée à Malaga. Il doit son nom d'Ibn al-Bayṭâr à son père qui était vétérinaire. C'est ce même père qui lui fait aimer les sciences de la nature et lui a inculqué son savoir sur les plantes et les animaux. Il entreprit alors, sous sa direction, des excursions, d'abord dans la région de Séville, commençant par une récession des plantes, ensuite à travers l'Andalousie et enfin les autres pays musulmans, du Maghreb jusqu'à l'Orient. La mention des lieux où il herborisa nous permet de retracer son itinéraire : Ceuta, Béjaïa, Constantine, Tunis, Tripoli, Barka... Il recueillit une multitude de plantes, celles qu'il connaissait et celles qu'il ne connaissait pas, donna les noms indigènes et accumula une masses de données sur chacune d'elles. En 1224, il passa en Syrie, puis se rendit en Egypte où il résida plus longuement. Sa réputation de savant était telle que le sultan ayyûbite al-Malik al-Kâmil le prit à son service et le nomma chef des herboristes. Il occupa cette fonction et, à la mort du sultan, son fils lui conserva sa charge. C'est à lui, d'ailleurs, qu'Ibn al-Bayṭâr allait dédier son Kitâb al-Jamiɛ et al-Mughnî. Il retourna à Damas où il mourut en 1248. L'œuvre d'Ibn al-Bayṭâr est consacré à la botanique et à la pharmacologie ; il a décrit aussi, subsidiairement, quelques minéraux et plantes. Si certains ouvrages comme Al-Af'âl al-gharîba wa al-Khawâç al-‘ajîba (Faits étranges et propriétés extraordinaires) sont perdus, d'autres sont conservés et témoignent de son apport à la botanique : les plus importants sont le Kitâb al-Mughnî fî al-adwiyâ' al-mufrada (Le Livre de ce qu'il est utile d'apprendre sur les médicaments simples) et, surtout, son œuvre principale, le Kitâb al-Jâmi' li-mufradât al-adwiyâ' wa al-aghdhiyâ' (Le Compendium ). C'est une véritable encyclopédie où sont recensées près de 1400 produits, aliments et médicaments, extraits de plantes d'animaux ou de minéraux, classés par ordre alphabétique et décrits en 2330 articles. Beaucoup d'informations proviennent des ouvrages grecs mais d'autres sont des apports personnels d'Ibn al-Bayṭâṛ ou d'auteurs musulmans. M. A. H.