Berbère Télévision émettra sous le ciel canadien à compter du 22 janvier. Elle sera en clair pendant un mois, le temps de permettre au public de la découvrir sur le réseau du câblodiffuseur Bell. Deux ans de travail acharné, de négociation et de sensibilisation. C'est que le challenge en valait la chandelle. Berbère Télévision émettra sous le ciel canadien à compter du 22 janvier. Elle sera en clair pendant un mois, le temps de permettre au public de la découvrir sur le réseau du câblodiffuseur Bell. C'est ce qu'a déclaré Mohamed Saâdi, président-fondateur du groupe Berbère Télévision, joint par téléphone. "Berbère Télévision émettra en clair durant un mois à partir du 22 janvier. Ensuite, elle sera cryptée. Le tarif d'abonnement sera fixé par l'opérateur Bell. La décision est attendue pour ce 12 janvier ; le prix oscillerait entre 6 et 8 dollars par mois", a affirmé M. Saâdi, qui sera à Montréal à la mi-février pour le lancement officiel des programmes canadiens de Berbère Télévision. Notre interlocuteur revient sur le processus mis en branle depuis le lancement du projet. "Nous avons mis deux ans à travailler de manière acharnée pour défendre la justesse et surtout la légitimité de notre projet, nous avons mis à contribution le mouvement associatif au Canada pour soutenir notre dossier devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC). Berbère Télévision a été parrainée par TV5 Canada, car, en tant chaîne étrangère, Berbère Télévision devait avoir le parrainage d'une chaîne canadienne", explique le parton de Berbère Télévision, qui ne manquera pas de mettre en relief les efforts de la P-DG de TV5 Québec-Canada, Suzanne Gouin, et ses équipes pour avoir défendu le dossier devant l'organe public de régulation des télécommunications au Canada. La demande du diffuseur de droit privé a été acceptée après une pétition populaire. C'est que l'avis favorable du CRTC dépendait en partie de l'audience du média au sein de la communauté. Des animateurs du mouvement associatif et des employés de Bell Solutions techniques (BST) se sont mobilisés pour ramasser les signatures comme une cueillette des olives. La pétition, pour rappel, avait dépassé de loin le seuil des 1500 paraphes exigés avec adresse postale et téléphone fixe. D'ici la fin de l'année, le fondateur de l'ex-BRTV a l'ambition d'introduire sa chaîne de télévision chez les deux autres opérateurs, Vidéotron et Rogers, pour élargir le spectre de son audience.
Les médias amazighs sur tablettes, smartphones et TV connectée Voulant diffuser la production amazighe partout dans le monde, M. Saâdi a indiqué que Berbère Télévision a signé cette semaine un accord avec une compagnie américaine pour le lancement d'une plateforme OTT (over the top) pour distribuer Berbère Télévision partout dans le monde. La plateforme sera compatible avec tous les formats, IOS et Androïd notamment. Ainsi, les usagers pourront suivre les programmes des médias amazighs (trois chaînes de télé et deux radios de Berbère Télévision) sur tous les supports numériques : tablettes, smartphones, ordinateurs et TV connectée. De plus, une autre plateforme sera lancée pour mettre en ligne toute la production télévisuelle d'expression berbère ; il s'agit de VoD (video on demand, vidéo à la demande), genre Netflix qui fait fureur actuellement aux Etats-Unis. Le fondateur de BRTV dit travailler actuellement sur d'autres projets ambitieux. En plus du lancement des deux chaînes radio de Berbère Télévision au Canada, une plateforme de diffusion des œuvres musicales amazighes sera mise en place. Cette technique informatique permettra de créer un écosystème pour mettre en lien les artistes avec le monde berbérophone. Autrement dit, donner une visibilité mondiale à la musique amazighe dans un monde qui foisonne de continus musicaux aux sonorités diverses. Parallèlement, l'ex-BRTV lancera Video Live, une plateforme événementielle pour la diffusion de spectacles en direct. "Le public, qu'il soit à Paris, Montréal ou Londres, pourra assister en direct aux concerts avant leur diffusion sur la télévision", explique Saâdi, qui annonce, par ailleurs, une prochaine plateforme de financement participatif, le crowdfunding, permettant de financer la création artistique par le public. Y. A.