Les deux prises d'otages ont connu leur dénouement, après que l'assaut eut été donné par les forces de l'ordre françaises. La France a vécu depuis jeudi l'un des plus dramatiques épisodes de son histoire, en un demi-siècle. Alors que la traque des deux auteurs du massacre du Charlie Hebdo s'est poursuivie sans relâche, d'autres faits aussi, sont venus se greffer sur cet attentat meurtrier, qui, avec ses multiples rebondissements, aura tenu en haleine le monde entier. À Paris, une double prise d'otages, a été commise par un homme soupçonné de liens avec les terroristes accusés du carnage de Charlie Hebdo, qui retenait au moins cinq personnes dans une épicerie juive, cours de Vincennes dans l'est de Paris. Non loin de là, des unités d'élite encerclaient une imprimerie près de Villers-Cotterêts dans le nord de la France où les frères Kouachi s'étaient retranchés avec un otage. Encore sous le choc, et alors que la traque pour trouver les auteurs présumés de l'attaque ayant fait 12 morts se déroulait encore, la France s'est enfoncée encore davantage dans le cauchemar. Au moins deux personnes ont été tuées dans une nouvelle prise d'otages, lors d'une fusillade ayant éclaté hier peu après 13h (12h GMT) à la sortie est de Paris. Les deux prises d'otages ont connu leur dénouement, après que l'assaut eut été donné par les forces de l'ordre françaises. D'abord contre l'imprimerie à Dammartin, où les deux frères présumés auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo ont été tués alors qu'ils sont sortis de l'imprimerie en tirant sur les forces de l'ordre. Ces derniers comptent dans leurs rangs trois blessés (2 raids et 1 GIGN). À Vincennes, l'assaut donné contre le supermarché dans l'Est parisien où un homme avait pris plusieurs personnes en otage, s'est soldé par la mort du preneur d'otages et la libération de 5 personnes et un bébé. 4 autres personnes ont été blessées. Il y aurait aussi un blessé grave côté GIGN. L'auteur de l'attaque, qui avait été identifié comme étant Amédy Coulibaly, un délinquant multirécidiviste de 32 ans né à Juvisy-sur-Orge, serait également celui d'une autre fusillade mortelle la veille, dans laquelle une jeune policière municipale a été tuée et un employé blessé. Coulibaly avait été condamné à cinq ans de prison en décembre 2013. Auparavant, un avis de recherche avait été lancé contre Coulibaly et sa compagne Hayat Boumeddiene, 26 ans. Hier encore, les événements se précipitaient dans le nord de la France, où une prise d'otage dans une entreprise de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, au nord-est de Paris, a eu lieu d'abord, peu après qu'une source policière eut fait état de coups de feu et d'une course-poursuite avec deux suspects dans la région. Des hommes du Raid et du GIGN, les unités d'élite de la police et de la gendarmerie, ont engagé la plus impressionnante traque dans le nord de la France. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a, d'ailleurs, confirmé, hier, que l'intervention en cours vendredi au nord-est de Paris était destinée "à neutraliser les auteurs" de l'attentat contre Charlie Hebdo. Pour sa part, le Premier ministre français, Manuel Valls, a déclaré, hier, que la France était en guerre "contre le terrorisme, pas contre une religion", estimant que de nouvelles mesures seraient "sans doute" nécessaires "pour répondre à la menace". Pendant ce temps-là, la France restait partagée entre recueillement et colère. Ce qui a fait craindre à la communauté musulmane des représailles. Dans la nuit de jeudi à vendredi, six mosquées, dont deux en chantier, et un centre culturel islamique ont été pris pour cible. Un lycéen musulman a également été agressé jeudi. Une femme musulmane enceinte qui a été attaquée par deux hommes islamophobes, jeudi, à Argenteuil dans la banlieue de Paris, a fait une fausse couche et perdu son bébé. A. R.