Donald Tusk, le président du Conseil européen, qui a loué les vertus du mandat d'arrêt européen qui a été mis après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, pourrait demander aux dirigeants du Vieux continent de remettre sur la table la directive « Passenger Name Record ». Ce texte, qui peut dit-on, aider à détecter les déplacements de personnes dangereuses, est bloqué depuis 2011 par le Parlement européen. En janvier 2015, tout le monde découvre qu'il aime Charlie. Même ceux qui n'aimaient pas Cabu, Wolinski, Charb. « Nous sommes tous Charlie », scandent depuis mercredi de New York à Tokyo, de Stockholm à Johannesburg, des milliers de gens. Même le pape prie pour ces journalistes anticléricaux et laïcs. « La liberté d'expression est absolument nécessaire même si on n'est pas d'accord avec tout », estime Michel Dubost, président du Conseil français pour les relations interreligieuses. « En tant que musulman, de nombreuses caricatures étaient aussi offensantes pour moi que pour tout musulman (...) mais pour moi, pour nous, la réponse n'est pas le meurtre », mais le respect du droit de chacun à s'exprimer, a assuré le Haut-Commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad AlHussein. Le FN, parti que Charlie Hebdo a voulu faire interdire à travers une pétition dans les années 1990, a exprimé le souhait de participer demain à une manifestation de soutien à Paris. Mieux, qu'il contribuera à la quête du million d'euros annoncée par le gouvernement pour permettre au journal de survivre. Les chaînes de télévision ont pris elles aussi, ce train de sympathie. Toutes ou presque ont bouleversé leurs programmes. Certaines sont en « édition spéciale ». Sur le terrain, les forces d'élite françaises ont mis fin, hier, à trois jours d'une vaste traque après l'attaque contre le siège de Charlie Hebdo. Elles ont lancé simultanément deux assauts. Dans le premier, elles ont tué les deux djihadistes Saïd et Chérif Kouachi. Les deux accusés du massacre de Charlie Hebdo ont essayé de sortir de l'imprimerie où ils s'étaient retranchés avec un otage, à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, au nord de Paris. Un membre des forces de l'ordre a été blessé dans l'opération. Dans le second, elles ont éliminé l'auteur d'une prise d'otages meurtrière dans une épicerie casher, près de la porte de Vincennes, à Paris. L'auteur de la prise d'otages à Paris a été identité comme Amedy Coulibaly, un homme de 32 ans suspecté d'avoir tué la veille une jeune policière municipale à Montrouge, dans la banlieue sud de la capitale française, et blessé une autre personne. Coulibaly aurait un lien avec les frères Kouachi. Quatre parmi ses otages auraient été tués. Toutefois, certains experts des services secrets, dont Aldo Giannuli, émettent des doutes sur la version officielle donnée sur l'attentat de mercredi dernier. Selon lui, cette tragédie porte bel et bien la trace de l'extrémisme religieux, mais elle « sent le cramé »... Pourquoi ? Les papiers d'identité « oubliés » dans la voiture, la durée importante de la fuite des terroristes, la protection très réduite de l'hebdomadaire, les armes que possèdent les auteurs de l'attentat...