Le nouvel an amazigh, appelé communément Yennayer, qui coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien, a toujours été célébré avec faste aux quatre coins de la Kabylie, à l'instar, d'ailleurs, d'autres régions du pays. Comme à l'accoutumée donc, la région de la Soummam, ne pouvant rester en marge de cet événement séculaire, vit au rythme d'intenses festivités commémoratives organisées essentiellement par des associations socioculturelles et sportives. Ce qu'il faut tout de même souligner, c'est qu'en sus des initiatives des représentants de la société civile, des institutions publiques qui occultaient, jadis, ce rituel festif pourtant bien ancré dans les traditions des populations nord-africaines, mettent la main à la pâte et s'investissent pleinement dans la préparation de programmes riches et variés afin de donner un cachet solennel et particulier à la fête de Yennayer. Ainsi, dans la wilaya de Béjaïa, le théâtre régional Malek-Bouguermouh, la Maison de la culture Taos-Amrouche, les Maisons de jeunes, les centres culturels, des APC, l'université, et même des établissements scolaires, ne peuvent passer sous silence un tel événement qui a fini par s'imposer comme une journée fériée dans la région. En effet, bien que la date du 12 janvier ne soit pas encore décrétée officiellement comme journée fériée, le commun des citoyens de la Soummam a déjà devancé les représentants de l'Etat qui tardent à donner un sceau officiel à l'événement. Les organismes publics fermés, les établissements scolaires désertés aussi bien par les élèves que par les fonctionnaires, des entités économiques à l'arrêt... C'est du moins le même topo dans les différentes localités de la région, où une ambiance festive régnait hier, à longueur de journée. À noter que cette année, même les établissements hôteliers se sont mis de la partie, en proposant pour la circonstance des menus spéciaux dédiés à la gastronomie berbère, notamment des plats traditionnels, tels que le couscous royal, les crêpes arrosées d'huile d'olive, les beignets... Les responsables de la Maison de la culture Taos-Amrouche ont proposé, hier, au public béjaoui, la dégustation de plats traditionnels soigneusement préparés pour marquer cette date symbolique. Parallèlement à cette cérémonie qui s'est déroulée dans une ambiance conviviale, une caravane de sensibilisation plaidant pour l'officialisation de la fête de Yennayer, a été organisée en collaboration avec le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA). En outre, des expositions sur les produits artisanaux, tels que la poterie, les bijoux berbères, les robes traditionnelles, les photos, les objets traditionnels, la tapisserie, etc, des défilés de mode, des pièces de théâtre, des danses kabyles ou de cirque, galas artistiques, conférences-débats sur l'origine de Yennayer et sa portée sociopolitique..., sont autant d'activités caractérisant les programmes concoctés à cette occasion. à Ouzellaguen, la dynamique association des activités de jeunes Horizons s'est distinguée cette année par l'organisation d'un concours culinaire (gâteaux et plats traditionnels), mais aussi une caravane berbère, composée de jeunes cavaliers qui ont sillonné de bout en bout l'axe routier de la RN26 traversant le centre-ville d'Ighzer Amokrane et autres artères du chef-lieu. Ainsi en l'espace d'un après-midi, une ambiance particulière s'est emparée de cette ville de la Haute-Soummam dont la population a affiché un engouement particulier à l'événement qui n'est pas passé inaperçu. Enfin, il y a lieu de signaler que la faculté des lettres et des langues de l'université de Béjaïa organisera, aujourd'hui, mardi 13 janvier, en collaboration avec le HCA, une journée d'études autour du thème générique : "Yennayer, un symbole d'une identité retrouvée et un repère historique à valoriser." Une manifestation scientifique qui se tiendra, sous forme de table ronde, au niveau de l'auditorium du campus d'Aboudaou. K. O.