Rien ne semble arrêter l'organisation terroriste nigériane Boko Haram qui, juste après le massacre de 2000 personnes au Nigeria, a tenté lundi de s'emparer d'une base militaire au Cameroun, où elle a laissé des plumes en perdant 143 de ses membres. C'est une attaque d'envergure qu'ont menée lundi les terroristes de Boko Haram contre une base militaire dans le nord du Cameroun, qui s'est en fin de compte achevée par un échec total, puisque 143 de ses membres, selon l'armée camerounaise, ont été tués. Ainsi, après avoir semé la terreur durant toute la semaine dans le secteur de Baga sur les rives nigérianes du lac Tchad, Boko Haram s'est attaqué à la base militaire de Kolofata, dans l'extrême nord du Cameroun. Si le groupe avait déjà attaqué ce secteur à plusieurs reprises ces derniers mois, c'est la première fois qu'il s'en prend à Kolofata depuis que le Bataillon d'intervention rapide (BIR), l'unité d'élite de l'armée camerounaise, s'y est déployé. Cette attaque à l'intérieur même du territoire camerounais démontre que le groupe islamiste met en application ses récentes menaces contre le Cameroun qui, pour la première fois, a mené en décembre 2014 des frappes aériennes contre Boko Haram. Selon le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, les combats avaient duré "plus de 5 heures à proximité du camp militaire et sur d'autres points névralgiques de la localité", et que l'armée camerounaise avait mis les combattants islamistes "en débandade vers la frontière avec le Nigeria". "Au terme des combats, le bilan est sans appel du côté des assaillants : 143 terroristes tués et un important arsenal de guerre saisi (...), de loin la plus lourde perte subie par la secte criminelle Boko Haram depuis qu'elle a décidé de diriger ses attaques barbares contre notre territoire. Côté camerounais, on dénombre une perte (un caporal), ainsi que quatre blessés", a souligné la même source. Dans une vidéo postée sur Youtube, le chef du groupe islamiste, Abubakar Shekau, s'en est pris au président camerounais Paul Biya, début janvier : "Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (...) Tes soldats ne peuvent rien contre nous." Tout en contrôlant un large territoire dans le nord-est du Nigeria, Boko Haram est très actif sur les zones frontalières avec le Cameroun, le Tchad et le Niger, ce qui inquiète les autorités et populations voisines. "On peut apercevoir le drapeau noir des djihadistes flotter de l'autre côté" de la frontière, déplorait ainsi début janvier le maire de Diffa au Niger, Hankaraou Biri Kassoum. Boko Haram multiplie aussi les attentats dans le nord-est. Deux femmes kamikazes se sont fait exploser dimanche sur un marché, tuant quatre personnes à Potiskum. Un attentat a marqué les esprits samedi à Maïduguri : une bombe placée sur une fillette de 10 ans a fait au moins 19 morts. L'armée nigériane est totalement dépassée, et ce week-end elle a appelé à une coopération internationale contre les djihadistes qui veulent instaurer une stricte application de la charia, et ont proclamé un califat dans le nord-est. M T./Agences