Le groupe islamiste Boko Haram qui contrôle un large territoire dans le nord-est du Nigeria a été mis en déroute lundi dernier dans la localité camerounaise voisine de Kolofata (Nord). Des centaines d'insurgés nigérians ont essayé de mener une attaque contre une caserne du bataillon d'intervention rapide (BIR), qui abrite aussi des unités du bataillon d'infanterie motorisée (BIM, unité d'élite) et de la gendarmerie nationale. « S'ils avaient réussi, ça aurait été grave », estiment les responsables camerounais. Selon un bilan officiel, le groupe terroriste a perdu 157 combattants. 7 autres ont été capturés. L'armée camerounaise affirme avoir enregistré dans ses rangs, un mort et quatre blessés. Lundi dernier, le ministre de la Communication, Chiroma Bakary, avait donné un bilan de « 143 terroristes tués (....) de loin la plus lourde perte subie par la secte criminelle Boko Haram depuis qu'elle a décidé de diriger ses attaques barbares contre le Cameroun ». Le porte-parole du gouvernement a aussi évoqué un « important arsenal de guerre saisi comprenant notamment des fusils d'assaut de différentes marques, des armes lourdes, des munitions de tout calibre et des terminaux de transmission ». En décembre dernier, le Cameroun a mené des frappes aériennes contre Boko Haram qui utilise son territoire comme base arrière et comme axe de transit d'armes. Son chef autoproclamé « calife » des musulmans dans la région, Abubakar Shekau, s'en est alors pris au président Paul Biya. « Si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (...) Tes soldats ne peuvent rien contre nous », a-t-il lancé dans une vidéo postée début janvier sur Youtube. Après cette menace, l'armée camerounaise a appelé à une coopération internationale contre ce groupe. Côté nigérian, les insurgés islamistes font fureur à Baga, sur les rives du lac Tchad. Des responsables locaux font état d'un très grand nombre de victimes, mais aucun bilan n'a pu être confirmé. Boko Haram est aussi actif sur les zones frontalières avec le Tchad et le Niger. D'autres pays de la région ouest africaine se sentent menacés.