Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a entamé son cycle de rencontres avec les ministères par le département du Commerce. Une délégation conduite par Ali Haddad, président de l'organisation patronale, a été reçue, hier, par le ministre du Commerce, Amara Benyounès. Ce n'est pas par hasard si le FCE a décidé d'entamer son cycle de rencontres par le secteur du commerce, "un secteur, important, structurant, mais qui est mal structuré". L'emprise grandissante sur l'économie algérienne des importations a fini par étouffer complètement la production nationale. Le développement de l'informel dans quasiment toutes les professions a pour première conséquence la concurrence déloyale imposée aux activités similaires exercées dans le secteur formel et la limitation de son marché. Dans ce contexte, tout développement d'une industrie performante doit passer par l'assainissement et l'organisation du secteur du commerce. C'est ce message que le FCE a tenté de transmettre au ministre du Commerce. Selon une source de l'association patronale, la protection de la production a été au centre des discussions. Les deux parties ont également évoqué les questions de la qualité des produits, de l'Organisation mondiale du commerce et de la grande zone de libre-échange arabe. L'idée d'une nomenclature des produits fabriqués en Algérie a été avancée. "Jusqu'à maintenant, on ne sait pas quels sont les produits fabriqués en Algérie", affirme notre source, ajoutant que le FCE a proposé de mettre en place un label, sorte d'appellation d'origine contrôlée algérienne. Du coup, seuls les produits sur lesquels sera apposé ce label seront éligibles au crédit à la consommation. Le FCE a, également, plaidé pour la reprise, avec l'appui des pouvoirs publics, la campagne "Consommons national". "Reprendre avec l'appui des pouvoirs publics la campagne ‘Consommons national' et mettre en place un mécanisme qui obligerait les entreprises étrangères de réalisation à recourir aux produits locaux lorsque ces derniers répondent aux exigences de qualités requises" a été un des engagements pris par Ali Haddad dans le cadre de sa campagne à la présidence du FCE. L'association patronale a, par ailleurs, fait part au ministre du Commerce de certaines distorsions en matière de droits de douane. Alors que des produits finis entrent en exonération des droits de douane, les matières premières pour la production des mêmes produits en Algérie subissent des droits de douane parfois très importants. En tout état de cause, les deux parties ont décidé de mettre en place une commission mixte dédiée à la promotion de la production nationale. Pour le ministre du Commerce, la problématique de l'importation ne peut être traitée uniquement par "des mesures administratives". Suggérant "des solutions de nature économique", le ministre estime que les entreprises doivent proposer au consommateur algérien des produits de qualité et des prix compétitifs. Pour rappel, le 8 janvier dernier, le Conseil exécutif a examiné les rapports préliminaires présentés par les présidents des vingt-sept commissions internes mises en place pour travailler sur des projets de propositions dans les domaines économiques. Les propositions formulées dans ce cadre par les commissions du FCE seront portées à la connaissance des ministres concernés lors de réunions qui se tiendront dans le courant du mois en cours. À l'issue de ces rencontres, un document de synthèse sera élaboré en prenant en compte les recommandations. "Ce document sera porté à l'autorité de M. le Premier ministre", avait indique le FCE dans un communiqué. M. R.