Le TR Batna s'attaque à un nouveau genre, un genre qu'il n'a jamais abordé auparavant, ce qui booste l'équipe qui travaille sur le projet et lui donne plus d'envie d'algérianiser un texte toujours d'actualité dans le fond et dans la forme. Tout semble réussir au Théâtre régional de Batna et pour cause, aucun trophée ou distinction ne manque au riche placard du TR Batna, de la meilleure mise en scène à la meilleure interprétation masculine ou féminine en passant par le prix du jury, aussi bien en amateur qu'en professionnel, au théâtre amazigh ou théâtre pour enfant... En somme, le théâtre de Batna a le vent en poupe, et compte bien en profiter, en s'attaquant à de nouvelles expériences, voire tendances et écoles, d'autant que le public de Batna (et des Aurès de manière générale) a toujours affiché beaucoup d'intérêt pour le 4e art. Pourquoi donc l'en priver ! Une nouvelle production et pas des moindres est en train de voir le jour. Intitulée El-Hattab, la pièce est une adaptation libre signée de l'auteur et comédien Salah Boubir, d'après la célèbre pièce de Molière, Le médecin malgré lui. La mise en scène a été, en outre, confiée à Samir Oudjit (également comédien). Le TR Batna s'attaque à un nouveau genre, un genre qu'il n'a jamais abordé auparavant, ce qui booste l'équipe qui travaille sur le projet et lui donne plus d'envie de travailler, de chercher, d'adapter, d'interpréter et surtout d'algérianiser un texte ou pièce toujours d'actualité dans le fond et dans la forme. "Un texte quasi intemporel", estime M. Oudjit. La préparation de la pièce est tout à son début. Actuellement, c'est la phase de la lecture italienne qui est entamée, où l'ensemble des comédiens, au nombre de 13, se retrouve dans une mezzanine pour une répétition sans mettre le ton, sans costume. Ce travail leur permet de mémoriser leur texte. L'ambiance est bon enfant, d'autant que beaucoup de comédiens du Théâtre régional de Batna n'ont pas joué ensemble depuis un moment déjà, ce qui promet un beau spectacle. Celui des retrouvailles ? Celui surtout où plusieurs genres se côtoieront, comme la farce, le burlesque, etc. Dans le temps et dans l'espace, Le médecin malgré lui semble être en total déphasage avec notre société, cependant il y a des similitudes en dépit de toutes les différences, celle de l'entêtement. Le metteur en scène dit pouvoir algérianiser ce texte, d'autant que "le contexte et la situation que nous vivons s'y prêtent bien". Avec un pincement au cœur, M. Oudjit évoque un souci qui revient souvent, à savoir celui de la formation des comédiens. En effet, il est rejoint par les comédiens qui abondent dans le même sens, pour évoquer le départ de comédiens et comédiennes, après avoir eu une formation pratique au Théâtre régional de Batna, laissant ainsi un vide difficile à combler. Mais que faire ? Le phénomène est connu et on ne peut retenir personne de force, quand il s'agit de la gestion d'une carrière ou d'un départ vers des cieux plus cléments. Le secret de la réussite du Théâtre régional de Batna, qui se targue d'avoir un public aussi nombreux que connaisseur, s'explique quand on voit le sérieux et le travail des comédiens qui suent lors des répétitions, et bien avant la prestation réelle. Dans peu de temps, Molière s'invitera à Batna, souhaitons-lui la bienvenue. R. H.