Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) de Boumerdès tire la sonnette d'alarme sur les grèves récurrentes qui continuent de paralyser l'université de Boumerdès. Dans une lettre ouverte datée du 19 janvier 2015, le Cnes évoque "les méthodes illégales, violentes dégradantes et non fondées qui consistent à bloquer violemment les accès aux enceintes de l'université par des groupes d'étudiants désavoués par la majorité des étudiants". Le document note l'inefficacité de l'administration pour faire face à cette situation et dénonce "l'absence de prise en charge de certains problèmes réels des étudiants", précisant que "dans les différentes situations, l'administration négocie régulièrement avec ces groupes pour céder à des demandes inacceptables car elles vont à l'encontre de la réglementation en vigueur". Selon les syndicalistes du Cnes, l'administration a eu recours à des jurys de délibération parallèles pour satisfaire la demande illégale de certains étudiants. D'autres méthodes irrégulières sont signalées dans ce rapport comme la planification des examens sans consultation des comités pédagogiques et sans tenir compte du volume horaire de 14 semaines d'enseignement pour valider un semestre ou encore le harcèlement de certains enseignants pour revoir les conditions de rachats pour les rendre favorables aux moins méritants. "Ceci démontre clairement que la préoccupation principale de l'administration est la gestion des flux au détriment de la qualité des enseignements", précisent-ils. Le Cnes cite des exemples effrayants de cette qualité en affirmant que le 1er semestre de l'année 2013-2014 a été validé avec 10 semaines, le 2e semestre a été validé avec 9 semaines d'enseignement. "Le comble est que, durant cette année 2014-2015, l'administration propose un arrêt des cours le 31 janvier alors que la plupart des cours n'ont même pas commencé", s'indigne le syndicat. Et de conclure : "Devant cette situation, nous, enseignants, dont la responsabilité est de former des futurs diplômés qui seront appelés à exercer des fonctions et de servir le pays, refusons de rester immobiles, indifférents face à des réalités qui vont à l'encontre de l'éthique et bafouent les règles de la déontologie." M. T.