Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite est mort hier, et son demi-frère, le prince Salmane, 79 ans, lui a succédé sur le trône du premier pays exportateur de pétrole, qui est aussi un acteur-clé du Moyen-Orient et le berceau de l'islam. Le palais royal qui a annoncé sa mort n'en a pas précisé les causes. Mais, Selon les médias, le défunt roi Abdallah, qui était âgé d'environ 90 ans (sa date de naissance exacte est inconnue), souffrait d'une pneumonie, pour laquelle il avait été hospitalisé le 31 décembre à Ryad. L'âge avancé du souverain et ses multiples hospitalisations alimentaient d'ailleurs, régulièrement, les rumeurs sur l'avenir du royaume saoudien. Son demi-frère Salmane, âgé de 79 ans et qui avait été nommé prince héritier en juin 2012, lui a succédé sur le trône. Et Moqren, demi-frère d'Abdallah, est devenu prince héritier. Ce dernier avait été l'un de ses proches confidents et deuxième vice-président du Conseil des ministres en février 2013. Le prince Salmane cumulait également les fonctions de ministre de la Défense depuis octobre 2011. Mohammed ben Nayef, ministre saoudien de l'Intérieur, affublé d'être le champion de la lutte contre Al-Qaïda, a été, lui, nommé futur prince héritier. Le défunt roi était le fils du roi Abdel Aziz, fondateur de la dynastie des Al-Saoud ayant donné son nom au pays. Et il est considéré comme l'artisan du développement de ce pays, bâti en plein désert. Il a officiellement gouverné le royaume saoudien pendant une décennie. Ces derniers temps, ses apparitions publiques étaient devenues de plus en plus rares. Abdallah a, certes, gardé la première puissance pétrolière mondiale à l'abri des crises du monde arabe mais il a été longtemps considéré comme un conservateur pur et dur. Le roi de ce pays qui a vu naître l'islam en 622 et abrite les deux principaux Lieux saints musulmans, la Mecque et Médine, a été souvent critiqué sur la place de la femme dans la société, notamment qui ne peut toujours pas conduire. Le roi exerçait une très forte influence sur la politique régionale. Il est à l'origine, notamment, d'une initiative de paix au Moyen-Orient qui propose une normalisation globale du monde arabe avec Israël avec la création d'un Etat palestinien, endossée par la Ligue arabe à Beyrouth en 2002. Abdallah a été un important soutien à l'actuel président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, face au mouvement des Frères musulmans. Il a également joué un rôle-clé dans le soutien à l'opposition au président syrien Bachar al-Assad, autorisant l'entraînement par l'armée américaine de combattants rebelles sur son territoire. Sa mort intervient dans une conjoncture difficile pour le royaume, marquée, notamment, par la menace de l'Etat islamique, l'influence de l'Iran, mais aussi la chute des prix du pétrole. Les cours du pétrole ont marqué un fort rebond après l'annonce du décès. Cependant, les spécialistes s'accordent à dire que la mort du roi Abdallah ne devrait pas provoquer de changements de la politique pétrolière saoudienne, ce qu'a déclaré d'ailleurs, le nouveau roi Salmane dans son premier discours, en affirmant qu'il n'y aurait pas de changement dans la politique du royaume. Le président américain Barack Obama a très vite rendu hommage au roi Abdallah, saluant un ami précieux et un dirigeant sincère ayant pris des décisions courageuses au Moyen-Orient. Le chef de l'Etat français François Hollande a salué la mémoire d'un homme d'Etat, des procès-verbaux dont l'action a profondément marqué l'histoire de son pays et dont la vision d'une paix juste et durable au Moyen-Orient reste plus que jamais d'actualité. L'Iran chiite a présenté, hier, ses condoléances au peuple et au gouvernement saoudien. A.R.