À partir de l'an prochain, la carte de paiement commencera à être systématisée avec l'installation de 1 500 terminaux électroniques chez les commerçants en 2005. La dématérialisation des paiements de masse sera opérationnelle dès janvier 2006. L'information nous a été confirmée hier au cours d'un colloque maghrébin sur les systèmes de télécompensation bancaire. En d'autres termes à partir de la fin de l'année prochaine, le support papier comme mode de paiement disparaîtra au fur et à mesure de la maîtrise par les banques du système de télécompensation bancaire. Dès lors les virements, les prélèvements, les titres… pourraient voir leur délai de traitement raccourcir à moins de sept jours. Les banques semblent s'affairer à mettre en place l'architecture technique et les moyens humains pour la concrétisation des objectifs tracés par le gouvernement dans le cadre de la modernisation des moyens de paiement. Les expériences tunisienne, marocaine et notamment française, considérée comme un champion dans le domaine, pourraient être d'un grand apport aux banques algériennes, comme l'explique M. Benkhalfa, secrétaire général de l'ABEF : “Le système ne tolère pas d'erreurs”, d'où la nécessité de pré-requis, d'une infrastructure technique et d'une architecture institutionnelle et juridique infaillible. Le ministre délégué à la Réforme financière souligne que le calendrier de réalisation du projet de modernisation des moyens de paiement s'étale sur plusieurs années. La première phase consiste en la réalisation des prérequis jusqu'à fin 2005. Dans ce cadre, on annonce le lancement d'une carte de paiement dont la phase-pilote est prévue pour le début de 2005 avec la diffusion de 1 500 terminaux de paiement électroniques chez les commerçants. La seconde phase, annonce le ministre, “conforte le processus pour bâtir le socle du système et s'étale de 2006 à 2008”. Et enfin la dernière “est une phase de conquête à partir de 2008”. Deux points peuvent gêner la mise en place rapide de ce système. Le ministre a évoqué “l'absence d'interbancarité et la nécessité d'améliorer le traitement dans les banques”. D'une manière plus détaillée, affirme le ministre, les insuffisances sont au niveau de l'utilisation des instruments de paiement et des procédures d'information et de communication. Le ministre soutient qu'une entité interbancaire gestionnaire et opérateur du futur système de télécompensation des paiements de masse et une institution interbancaire chargée de la normalisation ont été créées. Sur le plan juridique, le ministre souligne l'introduction des notions de preuve électronique et de signature électronique. Un amendement, relatif à la répression de l'émission de chèques sans provision, de l'infraction de contrefaçon ou de falsification de chèques et de l'utilisation frauduleuse de chèques a été introduit au code pénal. Les banquiers ont beaucoup insisté lors des débats sur la sécurité des systèmes de paiement de masse. M. R.