- Au cours de la rencontre banques-patronat organisée, hier, Mourad Medelci a également précisé que le crédit immobilier (construction et acquisition de logement) sera développé et que les délais de traitement des chèques seront ramenés de 45 jours en moyenne à 5 jours - Les opérateurs économiques ont tiré la sonnette d'alarme en affirmant que les entreprises sont en train de dépérir à cause de la concurrence de l'informel et des produits importés. Suivant à la lettre les orientations du président de la république, le ministre des finances, M. Medelci, a annoncé une série de mesures, au cours de son allocution à l'ouverture de la rencontre patronat-banques, organisée hier en application d'une décision de la tripartite. Pour les réponses qui intéressent directement les particuliers, le grand argentier du pays a indiqué en substance que le crédit immobilier sera développé. En effet, une loi sur la titrisation des créances hypothécaires sera sur le bureau de l'assemblée à l'automne qui devrait donner un souffle nouveau à l'habitat, a-t-il ajouté. Ce qui augure une augmentation des prêts aux ménages à partir de l'an prochain. En clair, pour l'acquisition de terrains, de logements et l'aménagement de son appartement ou de sa villa. Une caisse de garantie des investissements dotée d'un capital de 30 milliards de dinars Concernant les entreprises, il a annoncé que la Caisse de garantie des crédits destinés aux PME sera dotée d'un capital de 30 milliards de dinars. Elle sera opérationnelle dans les prochains mois. Ce qui devrait faciliter l'octroi de crédits d'investissement aux petites et moyennes entreprises. Par ailleurs, une nouvelle loi sur les assurances, une autre sur le capital-risque, seront également sur le bureau de l'APN à l'automne pour examen et adoption. le grand argentier du pays a indiqué également que le chef de l'état l'a chargé d'animer un groupe de travail sur le gaspillage qu'il s'agisse de ressources financières, humaines, ou du foncier industriel. Cette “task force” aura pour mission de proposer des solutions au président de la république pour empêcher de telles hémorragies des ressources publiques. Sur les banques, il a insisté sur l'indispensable amélioration de leur gouvernance. Elles sont comme des véhicules où le frein est plus puissant que l'accélérateur. On n'avance pas. Il a appelé les banques à développer leurs capacités d'analyse des crédits. Une insuffisance qui freine la création de richesses et le développement durable en Algérie. Le ministre a comparé la relation entre la banque et le client à un couple. Elle est malade de ses clients ou bien portante par ses clients. Il a insisté aussi sur l'amélioration de la gouvernance des entreprises. Il a observé qu'une banque ne peut fonctionner sans un système de télécommunications. À l'étranger, les banques travaillent de façon dématérialisée, d'où l'urgence du démarrage du système de paiement. Ce chantier est en cours. Il s'agit d'un axe important et incontournable de la réforme bancaire : de la mise à niveau des banques. L'objectif que s'assigne le gouvernement est de faire démarrer ce système de paiement moderne au début de l'année prochaine, a ajouté le ministre. “Cet instrument peut-être grossira les défauts du système bancaire. Ces défauts sont actuellement masqués”, a relevé le grand argentier du pays. Il a ajouté que les zones industrielles sont dans un piteux état. Tout en annonçant des crédits budgétaires pour leur réhabilitation dans le cadre de la loi des finances, il a invité les opérateurs à fédérer leur intervention et à investir dans de nouvelles zones industrielles. Le ministre a reconnu que les créances non performantes sur les entreprises publiques et privées sont en train d'alourdir le portefeuille des banques. Les délais de traitement des opérations bancaires ramené à J + 4 Par ailleurs, comme retombée de la mise en place de ce système de paiement moderne, le délai de traitement des opérations bancaires : encaissement de chèques, virement, sera ramené à partir de l'an prochain au maximum à j + 4. Le traitement d'un chèque peut prendre 45 jours aujourd'hui. Ce système moderne sera systématisé en 2008. À partir de janvier 2006, il commencera à être opérationnel avec comme premiers bénéficiaires les grandes entreprises. Une partie de la clientèle constituée par les particuliers profitera du développement de la monétique : offre de cartes interbancaires et multiplication des distributeurs automatiques de billets ainsi que de terminaux de paiement électronique. Plus de queue pour retirer son argent pour des dizaines de milliers de clients. C'est ce qui ressort de la présentation de ce chantier de mise en place du système de paiement. Le représentant du ministère délégué à la Réforme bancaire, lui, a relevé que le système bancaire national est dominé par les banques publiques : 93% des crédits pour le fonctionnement de l'économie, la quasi-totalité du réseau : 1 013 agences sur 1 050. La bancarisation est insuffisante en Algérie : une agence pour 30 000 habitants, contre une agence pour 10 000 habitants en Tunisie, a-t-il ajouté. Le représentant de ce département a indiqué que la Cnep sera spécialisée dans le secteur de l'habitat : financement de la construction et de l'acquisition de logements, financement de l'investissement dans l'industrie des matériaux de construction. La Badr sera, elle, spécialisée dans l'agriculture, la pêche et le financement des investissements dans l'industrie agroalimentaire. Il a annoncé que les textes réglementaires sont finalisés pour le leasing, le crédit bail immobilier. La loi de finances 2006 prévoit comme disposition le développement du factoring, cet instrument financier qui permet grâce à des sociétés spécialisées de recouvrer les créances notamment difficiles. Il a également annoncé le développement du crédit immobilier par les banques. Le marché financier sera aussi développé pour mobiliser d'autres sources de financement des investissements pour les entreprises. N. Ryad