Les Unités de protection du peuple kurde (principale milice kurde) ont réussi à expulser les terroristes de Daech de 90% de la ville de Kobané, devenue le symbole de la résistance. Les experts sont formels : le revers à Kobané marque incontestablement un coup d'arrêt à l'expansion territoriale que le groupe Daech (acronyme de l'Etat islamique) mène en Syrie depuis son apparition dans le conflit en 2013. Le constat est d'autant plus conforté par la reprise en Irak de la ville de Diyala par l'armée, qu'il pousse à des interrogations légitimes, notamment, est-ce le début de la fin de ce groupe qui contrôle de larges territoires, à cheval entre la Syrie et l'Irak ? Selon un spécialiste de la question kurde basé à Washington, Mutlu Civiroglu, l'éviction du groupe Etat islamique (EI) de la ville de Kobané, est "un un coup dur pour l'EI et ses projets d'expansion", faisant remarquer, que "malgré toutes leurs armes sophistiquées et leurs combattants, ils n'ont pas pu prendre la ville". Il est rejoint dans son analyse par le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), qui s'est félicité que "la guerre contre le groupe Etat islamique est loin d'être terminée, mais son échec à Kobané prive l'EI de l'un de ses objectifs stratégiques". Lundi, la force des Unités de protection du peuple kurde (principale milice kurde) est, en effet, parvenue, à expulser les terroristes de Daech (EI) de 90% de la ville de Kobané, frontalière de la Turquie devenue le symbole de la résistance. À l'épilogue de la bataille à Kobané (Aïn al-Arab en arabe), qui fait suite à plus de quatre mois de violents combats ayant fait plus de 1 800 morts, dont plus de 1 000 dans les rangs des terroristes, depuis la mi-septembre, s'ajoute depuis hier, la bataille de "libération" des villages environnants, une dizaine en tout, où les terroristes se sont repliés. Des combats étaient en cours hier au sud-est et au sud-ouest de Kobané, les forces kurdes parvenant à reprendre un village voisin. Les forces du PKK ont gagné aussi du terrain au sud et à l'est de la ville, réussissant à reprendre une portion de route cruciale pour l'EI entre Alep et Raqqa. Cette série de revers concédés par le groupe extrémiste surviennent coïncidant avec l'annonce par un responsable militaire en Irak, que la province de Diyala, dans l'est du pays, était aussi libérée. En Irak, les forces armées contrôlent désormais totalement toutes les villes, districts et cantons de la province de Diyala, dans l'Est, a indiqué le général Abdelamir al-Zaïdi. En outre, le groupe extrémiste, qui est considérablement affaibli par les frappes conjuguées de la coalition internationale, semble aussi pris en tenailles entre les armées syrienne et irakienne qui mènent avec succès des offensives terrestres pour reprendre les villes qui leur ont été prises par le Daech durant sa fulgurante expansion en juin dernier, et ce, sans compter que ce groupe doit sans compter, qu'il doit faire face à des groupes rivaux et, bien sûr, aux combattants kurdes. "The last but not the least" est le recours du groupe extrémiste à la prise d'otages de ressortissants étrangers pour exiger des rançons, et au trafic d'objets d'art qu'il revend en Occident, afin de financer ses activités. Cela qui traduirait, selon des observateurs, un certain désarroi du groupe extrémiste devant l'amenuisement de ses sources de revenus provenant essentiellement de la revente de pétrole. Et la boucle est bouclée. Autant d'éléments conjugués à la détermination de la coalition internationale à venir à bout de groupes innommables qui ne trompent pas sur l'issue inéluctable de cette guerre imposée à la Syrie et à l'Irak. A R.