Plus de 220 millions de m3 d'eaux usées, 600 000 tonnes de poussière de ciment et 325 100 tonnes de déchets spéciaux sont générées annuellement. L'industrie a une part de responsabilité majeure dans la pollution globale du pays puisque 67 entreprises sont classées susceptibles de générer des émissions polluantes. La région est se trouve être la plus grande productrice des déchets spéciaux avec 7 gros générateurs (131 784 t/an), soit 41% de la quantité totale des déchets, et détient 52 % du stock total (complexe mercuriel de Azzaba, activités pétrochimiques, transport des hydrocarbures de Skikda et Ispat de Annaba). Suivra la région ouest qui produit 98 550 t de déchets par an, soit 30 % du total et stocke 521 800 t soit 26%. La zone industrielle d'Arzew est la plus grosse génératrice de déchets avec 65 t/an. à un degré moindre, la région centre génère 77 007 t de déchets par an, représentant 24% du total national avec un stock de 378 000 t, soit 19% du total. à noter aussi que l'évaluation économique du coût des dommages liés au secteur industriel a été estimée à environ 2% du PIB et une perte sèche globale d'une valeur de 3,5 milliards de dollars annuellement. Voilà des statistiques qui valent leur pesant d'or de par leur côté révélateur d'une situation alarmante qui interpelle toutes les consciences. Le constat en question a été présenté, hier, par Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement lors de la première rencontre nationale des délégués à l'environnement organisée à Alger. Lors de cette séance, le ministre est revenu sur le rôle des 1 000 délégués à l'environnement qui existent, désormais, au sein des entreprises et qui constituent ainsi l'int- erface entre les autorités, l'entreprise et le citoyen en ce qui concerne la protection de l'environnement à l'intérieur de l'établissement. Un nouveau concept de l'environnement dicté par les enjeux et défis de l'heure qui obéissent, selon le ministre, à une politique environnementale basée sur le principe de “l'éco-efficacité”. “Les entreprises les plus compétitives sont celles qui sont les plus performantes dans le domaine de l'environnement car le respect de la réglementation en la matière rime avec une meilleure productivité sans agression aucune à l'encontre de la nature ou de l'homme”, a tenté de développer le ministre tout au long de son intervention à consonance ambitieuse devant le retard accumulé par l'Algérie et qui nécessite un double effort de la part de tout un chacun pour passer du premier au second stade, tel que défini par l'ordre mondial, et rejoindre les pays qui ont établi une réglementation à même de réduire le passif environnemental. De son côté, le ministère de l'Environnement laisse entendre qu'il a fourni sa part de travail en promulguant les textes nécessaires et une fiscalité des plus performantes en Afrique. Une fiscalité, d'ailleurs, qui n'a pas manqué de générer des taxations de l'ordre de 6 milliards de DA versés au fonds de lutte contre la pollution. N. S.