La puissante milice chiite au Yémen a fixé dimanche un ultimatum de trois jours aux autres forces politiques pour trouver une sortie de crise après la démission de l'Exécutif, faute de quoi elle décidera de l'avenir de l'Etat avec ses alliés. Cet ultimatum a été annoncé au terme d'une réunion de trois jours dans la capitale Sanaa, à laquelle a participé le parti de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, mais qui a été boycotté par les autres grandes formations politiques du Yémen, en plein chaos. Dans leur communiqué final, les miliciens chiites, dits Houthis, et leurs alliés ont fixé un délai de "trois jours pour parvenir à une solution et combler le vide" politique dans le pays, faute de quoi "la direction révolutionnaire se chargera d'arranger la situation de l'Etat". Cette annonce a été vivement applaudie par des milliers de personnes, rassemblées dans une grande salle de sport à Sanaa, dont des chefs tribaux et des militaires en uniforme. La milice chiite et ses alliés n'ont pas précisé les mesures qu'ils comptent prendre à la suite de la démission de l'ensemble de l'Exécutif le 22 janvier, et en l'absence des principaux protagonistes de la crise yéménite, dont l'influent parti islamiste sunnite Al-Islah et le parti socialiste yéménite (PSY, sudiste), opposés à l'offensive des Houthis depuis l'an dernier. Les miliciens chiites, dont le fief se trouve dans le nord du pays, sont entrés le 21 septembre à Sanaa et ont depuis élargi leur influence au centre et à l'ouest du pays, à majorité sunnite. R. I./Agences