Ali Benflis continue inlassablement de porter l'estocade au régime en place. Prenant la parole, hier, devant le congrès de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), il dit, tout de go, trouver du mérite à la crise énergétique : celui d'avoir dévoilé au grand jour "l'état déplorable auquel notre économie est vouée". Pour Ali Benflis, la crise énergétique aura inéluctablement des répercussions politiques et économiques au niveau interne, lesquelles aggraveront la crise du système que le pouvoir, usant et abusant de l'opulence financière, a tenté d'occulter. Mais le pire c'est que, selon Benflis, "le pays n'est pas dans une situation favorable pour affronter et dépasser les conséquences de cette crise au moindre coût que ce soit du point de vue politique, économique ou social". Ali Benflis ne reste pas sans situer où réside la difficulté à faire face à la crise. "Du point de vue politique, le traitement des grandes crises nécessite une direction politique forte qui possède une vision précise de la démarche à suivre et qui est capable de mobiliser pour la mettre en œuvre", a-t-il noté, avant de trancher : "La direction politique qui répond à ces caractéristiques et qui possède cette capacité n'existe pas dans notre pays, aujourd'hui. La vacance du pouvoir a fragilisé nos institutions et leur a enlevé toute capacité de réaction face aux crises quelles qu'elles soient." Ali Benflis accuse également le pouvoir d'incapacité à assumer la vérité économique devant le peuple. "La peur de devoir rendre des comptes a plongé les autorités politiques dans un état de profond désarroi." Il a noté aussi que la loi de finances 2015 a été élaborée sans prendre en compte cette crise énergétique. Pour lui, il s'agit là d'un exemple patent "d'imprévoyance et de mauvaise gouvernance". Estimant que le gouvernement ne s'est pas encore rendu à la bonne solution pour faire face à la crise, Ali Benflis suggère une austérité qui commencerait par le train de vie de l'Etat. S.A.I.