L'information est passée inaperçue pour n'avoir pas été rapportée par les agences. La Chambre des représentants, en Belgique, a approuvé après débats en séance plénière, une proposition de résolution sur la reconnaissance de la Palestine. Le Parlement a, en effet, appelé le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien "au moment le plus opportun" en tenant compte de plusieurs paramètres : l'impact positif de cette reconnaissance pour relancer un processus de négociations entre Israël et Palestine, l'évolution de la concertation au sein de l'Union européenne et l'existence d'un gouvernement palestinien de plein exercice ayant autorité sur l'ensemble du territoire palestinien. Quant aux frontières, elles doivent être celles de 1967 (avant la guerre des Six-Jours et l'occupation de territoires palestiniens par Israël), toute modification requérant l'accord des deux parties. Le texte a récolté les avis favorables des partis du gouvernement de coalition centre-droite ayant annoncé leur appui à la proposition votée par le Parlement à 75 voix pour et 52 voix contre. De leur côté, les partis de l'opposition dont le parti socialiste et le parti écologiste ont dénoncé la timidité du texte, en jugeant que le texte de la majorité soumettait la reconnaissance au bon vouloir d'Israël et réclamé une reconnaissance immédiate et inconditionnelle de l'Etat palestinien sur les frontières de 1967. "L'avenir des Palestiniens dépend de la dignité que d'autres Etats leur donnent. Aujourd'hui, la Belgique n'a pas eu le courage de leur donner cette dignité", a fustigé Benoît Hellings (Ecolo). "Vous remettez aux calendes grecques la reconnaissance de l'Etat palestinien", a regretté Georges Dallemagne (CDH), qui a pointé du doigt une "coquille vide". "Avec votre texte, il n'y a tout simplement pas de reconnaissance", a renchéri Gwenaëlle Grovonius (PS). Quoi qu'il en soit, à travers cette reconnaissance, la Belgique se situe désormais dans la lignée des Parlements français, anglais, espagnol et irlandais qui avaient précédemment appelé leur gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien. La Suède avait reconnu, en octobre, 2014 l'Etat palestinien, devenant le premier pays membre de l'UE à le faire. Les Palestiniens attendent aussi, effet boule de neige aidant, une reconnaissance du nouveau gouvernement grec d'Alexis Tsipras. Ce dernier qu'il connaît très bien pour avoir participé, en tant que leader de l'opposition à la manifestation ayant eu lieu en juillet dernier à Athènes, pour condamner l'agression israélienne contre la bande de Gaza. Cette reconnaissance serait une question majeure dans le programme de la politique étrangère du gouvernement, qui aurait dans ce sens annoncé l'intention de couper les liens militaires entre la Grèce et l'entité sioniste. A.R..