Les 1 170 retraités de l'Entreprise des grands travaux pétroliers (GTP), filiale du groupe Sonatrach, s'en remettent au Premier ministre pour exiger le versement de la prime compensatoire déjà versée aux travailleurs des autres filiales du groupe Sonatrach. Dans une lettre adressée hier au Premier ministre, le comité des retraités de cette entreprise, qui a organisé plusieurs sit-in devant le siège de la compagnie pétrolière à Alger, dit ne pas comprendre la discrimination et l'injustice affichées à leur égard par les responsables de GTP et de Sonatrach. "Nous vous informons que les autres filiales du groupe Sonatrach (Enageo, ENTP, Enafor, ENSP et Naftal) mais aussi l'entreprise mère ont appliqué la circulaire d'attribution de cette indemnité, il ne reste que l'ENGTP, filiale 100% de Sonatrach dont les responsables refusent de suivre l'exemple de ces entreprises pour nous faire bénéficier de cette prime", indique le document. Pour ces retraités, cette indemnité a été décidée par l'ancien ministre de l'Energie et des Mines à travers une décision du 18 avril 2008 et approuvée par l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, le 27 juillet 2008. Deux documents qui reconnaissent implicitement que le décret 96-208 du 18 juin 1996 pénalise injustement certaines catégories de travailleurs exerçant au sud du pays, notamment ceux qu'on surnomme "les célibataires" d'où cette alternative qui consiste à attribuer une prime compensatoire proposée par les pouvoirs publics aux anciens employés du groupe Sonatrach du Sud, expliquent-ils. L'instruction de l'ex-ministre, Chakib Khelil, dont nous détenons une copie, utilise le terme "problématique" sur l'attribution de l'indemnité de zone et parle de "mise en place d'une alternative" pour rattraper l'erreur. Cette instruction s'appuie sur la correspondance n°4 du 27 juillet 2008 du chef de gouvernement qui invite les responsables concernés "à prendre les dispositions réglementaires nécessaires pour permettre aux personnels concernés de bénéficier de cette compensation selon les critères qui ont suscité l'accord du chef de gouvernement". C'est ce qui a amené le DRH de GTP à adresser le 5 mai 2009 une correspondances aux unités de GTP de Hassi-Messaoud et de Hassi-Rmel leur demandant de lui communiquer la liste du personnel concerné par cette indemnité. "Un faux espoir que nous n'avons jamais supporté puisque cette correspondance est restée sans suite à ce jour", affirment les retraités. Selon eux, certaines filiales de Sonatrach ont consacré cette compensation dans des accords collectifs et se sont entendues avec leurs syndicats pour attribuer cette prime progressivement pour leur éviter des problèmes financiers. Le comité des retraités de GTP demande, enfin, au Premier ministre son intervention pour l'examen de leurs doléances. Ils se disent prêts à accepter un versement graduel de cette indemnité pour ne pas pénaliser leur ancienne entreprise. M. T.