Deuxième chapitre : Une autre chance : Résumé : Dix années de leur vie ne peuvent pas s'effacer d'un coup de tête. Chaque page écrite en sa compagnie était marquée par leur amour. Ils s'étaient souvent séparés et s'étaient toujours retrouvés. Dalila n'en revenait pas. Yahia était le cousin de sa future belle-sœur ! - Maria se sentit rougir. Yahia s'avança vers elles. Souad se leva et l'embrassa sur les joues. Dalila lui serra la main et quand vint le tour de Maria, Souad ne put s'empêcher de faire remarquer comme pour le prévenir qu'elles étaient au courant : -Je crois que tu connais mon amie ! -En effet, murmura-t-il en souriant, quand cette dernière accepta de lui serrer la main. Comment vas-tu ? -Bien, lui dit Souad avant d'ajouter, avec un petit rire, mais peut-être que la question ne m'était pas destinée ? Le sourire de Yahia s'accentua et son regard s'attarda sur le visage de Maria. -En effet, toutes les fiancées sont heureuses ! C'est vrai, je m'adressais à Maria... comment vas-tu ? Elle trouva la force de le regarder dans les yeux. Son cœur se serra. La question qu'il aurait certainement posée s'ils avaient été seuls, aurait été : "Comment vis-tu après notre séparation ?" Sa réponse fut très claire. Comme toujours, elle préférait être sincère. Tant pis si cela le mettait mal à l'aise, si cela le peinait. Car elle savait que dans le fond, même s'il l'avait "plaquée", qu'il l'aimait beaucoup. -Je survis aussi bien que je le peux... L'effet de la réponse fut immédiat. Yahia rougit et ferma un instant ses yeux bleus. Un court instant pour se donner une contenance, la force de la regarder de nouveau pour lui dire quand il ouvrit les yeux : -Il le faut bien... Il faut savoir survivre... Maria eut l'impression d'avoir été plongée dans un bain froid. Mais elle ne perdit pas son calme, eut la force de refouler ses larmes et eut le courage de le regarder. Elle savait qu'elle avait pâli sous son maquillage et cela n'avait pas échappé à Yahia ainsi qu'à ses deux amies. -Tu me donnes froid dans le dos, s'écria Souad. -Tu pourrais être un peu plus "humain" Yahia ! Voyons ! Vois l'état dans lequel tu as mis mon invitée ! -Je ne le voulais pas, s'excusa Yahia. Sincèrement c'est involontaire ! -Ne me dis pas que c'est elle qui t'a poussé à être aussi dur ! rétorque Souad. -Pas dur, rectifia Yahia. Je demeure réaliste pour éviter les souffrances ! -À qui ? l'interrogea Dalila qui ne comprenait pas comment on pouvait être aussi beau et aussi dur à la fois. -À moi que j'aime en premier... Puis aux autres ... -Quel égoïsme ! murmura Dalila mais assez fort pour qu'il l'entende. -En étant égoïste, cela évite certaines mauvaises surprises aux autres ! -Ne me dis pas que la fin de votre histoire d'amour ne laissera même pas un peu de place pour l'amitié ? s'indigna Souad. Tu me ferais honte... N'oublie pas que nous sommes d'une même famille ! -Il serait préférable de rompre... et de ne plus avoir de contact, émit-il. Cela gardera les choses au clair et personne ne se fera d'illusions... Car on ne peut pas s'empêcher de rêver ! -Mais après dix années d'amour, s'emporta Dalila, il doit y avoir une place pour l'amitié... sauf si la personne a été hypocrite !... Alors là, ça change tout ! Une lueur de regret passa dans les yeux de Yahia. Son regard s'était voilé. Quand il parla, l'émoi qui l'habitait était trop intense pour qu'il ne transparaisse pas. Sa voix était plus grave et plus basse : -Je ne suis pas hypocrite... Mes sentiments étaient sincères... Mais si Maria est d'accord, je serais son ami... Je peux lui donner autant d'amitié qu'elle veut... Mais rien de plus. A clin d'œil de Souad, Maria sut que c'était une occasion à saisir et qui sait, peut-être qu'ils reprendraient ? Leur feu avait brûlé dix années. Il ne pouvait pas s'éteindre en quelques jours et pour rien... (À suivre) A. K.