"Pour le choix de la graphie, il n'y a pas lieu de surenchérir, et laisser le choix aux utilisateurs. Il faut dépassionner la question du choix du caractère pour aller vers la généralisation de tamazight dans les 3 paliers", nous dira le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité. La célébration de la Journée mondiale des langues maternelles est une bonne opportunité pour relancer le débat sur la langue maternelle des Algériens, le tamazight, mais surtout son enseignement. Aussi, un fait important, sinon unique, à savoir la rencontre du secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité, Si El-Hachemi Assad, et la ministre de l'Eduction, Nouria Benghebrit, pour la signature d'un accord de partenariat entre les deux institutions. Cette rencontre était une opportunité pour la désignation d'une commission mixte chargée d'évaluer l'enseignement de tamazight et de trouver les moyens de sa généralisation. Dans la wilaya de Batna, où l'enseignement de tamazight rencontre certaines difficultés de différents ordres au niveau de la direction de l'éducation, on estime que la rencontre de la responsable de la tutelle avec le responsable du Haut commissariat à l'amazighité peut être un prélude pour la prise en charge de l'enseignement de tamazight qui fait face, en effet, à certains obstacles, à l'exemple du caractère facultatif de cette matière, le manque de postes budgétaires ou encore le manque de manuels scolaires. Selon les chiffres des services de la direction de l'éducation, il existe à travers la wilaya 50 enseignants dans le cycle primaire, 85 enseignants dans le cycle moyen et 34 enseignants dans le secondaire où on enregistre 5 862 élèves répartis sur 237 classes, 11 709 élèves répartis sur 420 classes dans le moyen et enfin 5 630 élèves répartis sur 253 classes dans le primaire. Si dans les deux cycles moyen et secondaire on parle d'une stabilité dans la qualité de l'enseignement et de présence régulière, ce n'est pas le cas au primaire où la double vacation semble être le premier handicap, pour pérenniser les cours de tamazight. Interrogé sur le choix du caractère, sujet qui semble fâcher certains acteurs extrascolaires, les enseignants de tamazight, dans leur majorité, disent rester en harmonie avec ce qu'ils ont appris durant leur formation, à savoir le caractère universel. "Pour le choix de la graphie, il n'y a pas lieu de surenchérir, et laisser le choix aux utilisateurs. Il faut dépassionner la question du choix du caractère, pour aller vers la généralisation de tamazight dans les 3 paliers", nous dira le secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité. Et d'ajouter : "L'enseignement est une affaire de pédagogues et non d'idéologues". Il donnera comme exemple un lycée à Menaâ où des enseignants qui ont opté pour deux caractères différents (latin et arabe) cohabitent en parfaite harmonie. Ce dernier nous révélera, par ailleurs, qu'un rendez-vous est donné aux enseignants de tamazight en mars, pour discuter de la didactique amazighe variante chaouie. Durant cette rencontre, il sera question de l'introduction de la variante chaouie, qui doit être prise en considération dans le prochain manuel scolaire en tamazight. R. H.