Résumé : Mordjana est heureuse d'être appréciée par son mari. Pour lui plaire davantage, elle met une jolie robe d'intérieur, se maquille et se coiffe d'une longue tresse. Samir est subjugué par sa beauté... Il la trouve si charmante et attirante qu'il oublie vite son café... Son regard devint insistant. Mordjana baisse les yeux, mais cette fois-ci elle ne chercha pas à se dérober. Samir lui plaisait. Elle sentait son cœur s'emballer à son contact. Avec des gestes d'infinie douceur, il l'oblige à le regarder dans les yeux, avant de murmurer : -Je t'aime Mordjana. Elle déglutit et sentit les larmes ruisseler sur ses joues. Samir est déconcerté : -Ai-je dit quelque chose de déplacé ? Mordjana secoue la tête : -Non... Pas du tout... Bien au contraire, j'apprécie beaucoup... ta présence et ta galanterie... -Alors pourquoi ces larmes ? Elle soupire et se laisse aller contre lui : -J'ai passé tellement de nuits blanches à t'imaginer et à appréhender ta réaction, que je ne sais plus si je ne suis pas en train de rêver ces moments auprès de toi. Il passe le bras autour de ses épaules et la serre contre lui : -Je pensais qu'on se connaissait déjà un peu par le biais de Malika... Moi aussi, je ne te voyais pas comme tu es... Je pensais avoir affaire à une femme inculte et sans aucun savoir-vivre. Et me voilà que je découvre une jolie jeune femme, très sympathique et très intelligente, qui est en train de conquérir mon cœur et mon esprit... -C'est vrai Samir ? Il l'embrasse sur la joue, faisant fi de sa tache de vin et de ses réticences. -Je vais te le prouver tout de suite... Elle relève la tête et rencontre son regard enflammé : -Je ne sais pas si c'est ce que je ressens en ce moment qu'on appelle le bonheur Samir... Mais tant que je serai de ce monde, je ne cesserai de remercier Dieu de t'avoir mis sur mon chemin. La matinée tirait à sa fin. Samir était sorti, et Mordjana, plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été, paresse un moment au lit, avant de se décider à se lever. Maroua ne tarda pas à la rejoindre et lui présente ses vœux : -Que ton bonheur soit éternel ma sœur... J'ai rencontré Samir dans la cour, et m'a semblé très détendu et heureux... Mordjana sourit : -Samir est un homme merveilleux... Je n'ose pas encore croire à mon bonheur... Hier encore, j'étais triste et malheureuse à l'idée de rencontrer un de ces hommes sans foi ni loi, qui n'aurait pas hésité à me répudier rien qu'en regardant mon visage... Mais on dirait que le destin a pris une autre tournure pour moi... Elle prend sa sœur par la main et l'oblige à s'asseoir sur le sofa, avant de lui verser un café : -Samir est un homme accompli... Il est gentil, doux, intelligent et surtout très beau... Je sens que je l'aimerai sans contrainte jusqu'à la fin de mes jours.... Maroua, émue, laisse couler ses larmes : -ô Mordjana ! ô, ma sœur ! Comme je suis heureuse pour toi... Au moins, je ne repartirai pas au bled le cœur léger... Maintenant, je suis rassurée sur ton sort. -Moi aussi Maroua... Je me sens si rassérénée et tellement heureuse que je me demande si je ne suis pas en train de rêver, tout en craignant de me réveiller sur un réel cauchemar. -Que Dieu t'en préserve... Je vais dire à maman que finalement nos craintes ne sont pas fondées... Sois heureuse et donne-nous de tes nouvelles aussi souvent que cela t'en sera possible. -C'est promis. À quelle heure repartirez-vous ? -Juste après le déjeuner. Laïd est pressé de rentrer... Il doit rejoindre la caserne demain, et père aussi... Il a dit qu'il avait des affaires à régler à Ghardaïa. -Des affaires à régler ? Elle hoche tristement la tête : -J'espère qu'il ne va pas brader toute la famille... Notre père est trop volage et trop inconscient. Les petits me font de la peine... Ils vont tous me manquer... Et telle que je connais mère, elle ne va pas trop se casser la tête pour eux... Ils seront livrés à la rue et à ses déboires... Maroua passe une main apaisante sur le bras de sa sœur : -Tu en as assez fait pour tout ce monde... Tu ne vas tout de même pas ternir ton bonheur récent par ces préoccupations... (À suivre) Y. H.