Cette rencontre a pour objet de déterminer les moyens de sauvegarder le droit des élèves à l'enseignement sans pour autant remettre en cause les libertés syndicales. Lorsque la liberté syndicale flirte avec la paralysie d'un secteur aussi névralgique que celui de l'éducation nationale, une réunion d'urgence n'est pas un luxe. Mme Benghebrit rencontre, ce matin, son homologue du Travail, M. El-Ghazi, ainsi que Sidi-Saïd, patron de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), pour "discuter des moyens à même de préserver le droit des élèves à l'éducation et au savoir, tout en garantissant le droit à l'exercice syndical", indique un communiqué du ministère du Travail. L'organisation d'une telle réunion en dit long sur les difficultés à désamorcer le conflit qui oppose les syndicats au ministère de l'Education nationale. "Cette rencontre portera sur l'évaluation de la situation actuelle dans le secteur de l'éducation nationale, notamment à la suite des grèves entamées par certains syndicats des enseignants", précise le même communiqué. En d'autres termes, Mme Benghebrit met à contribution le ministère du Travail et la Centrale syndicale pour déterminer les mesures à prendre afin de mettre fin aux mouvements de grève. Une aide désormais nécessaire car les discussions entre les syndicats et la tutelle piétinent. Hier, le ministère de l'Education nationale a publié un communiqué portant sur les mesures décidées après deux jours de négociations avec plusieurs représentants des syndicats. Le ministère annonce l'installation d'une commission pour réviser le statut particulier des travailleurs de l'éducation nationale et la mise en application effective des procès-verbaux validés au cours des négociations précédentes. Il a également décidé de tenir, dans chacune des Directions de l'éducation, au niveau national, des réunions de travail entre l'administration et les représentations syndicales locales afin de "solutionner les problèmes au niveau des wilayas", précise le communiqué. Mais ces deux jours de négociations avec les syndicats n'ont pas permis de tomber d'accord sur "la charte d'éthique et de déontologie" de l'éducation nationale. Un projet cher aux yeux de la ministre qui, à de nombreuses reprises, a insisté sur "l'importance de la rédaction de cette charte pour concrétiser le saut qualitatif de l'école". Le ministère ne cache pas sa déception et rappelle, dans son communiqué, qu'il est "regrettable" que ce point (la rédaction de la charte d'éthique) ne figure pas sur le procès-verbal commun. Qu'il s'agisse de la manière d'enseigner ou de celle de protester, le désaccord entre les syndicats et la tutelle porte bien sur "l'éthique". A. H.