Les enseignants des différentes facultés de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont décidé, hier, de passer la vitesse supérieure en descendant dans la rue pour crier leur désarroi. En effet, ils étaient plus de 500 enseignants à prendre part à cette marche de protestation organisée à l'appel de la section locale du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). La marche s'est ébranlée à 10h du portail du campus Hasnaoua. Si la marche était silencieuse, les banderoles arborées en disaient long sur le malaise qui ronge l'université. "Non, stop, basta à la destruction de l'université, à la dévalorisation des diplômes et au bradage de la formation", lit-on sur une de ces banderoles. "Les enseignants universitaires sont en grève", "Pas de promesses, nous voulons des solutions", "Les enseignants universitaires : 47 000 DA dont 25 000 DA de location = un salaire de misère", pouvait-on lire sur d'autres banderoles. Tout au long de cette marche qui a sillonné les rues principales du centre-ville avant de se diriger vers le siège de la wilaya, un des organisateurs lançait dans un mégaphone que "la propagande des responsables présente les enseignants comme des gens bien payés. Les enseignants sont pauvres et c'est pour cela qu'ils sont en grève". À souligner que la marche d'hier a été organisée pour marquer le début de la troisième semaine de grève illimitée à laquelle avait appelé le Cnes pour faire aboutir sa plateforme de revendications adressée aux autorités de tutelle depuis novembre dernier mais qui n'a suscité aucune réaction "sérieuse" des autorités. Lors d'un point de presse animé mercredi dernier, le coordinateur du Cnes avait souligné qu'à l'exception de la rencontre avec le ministre à la veille du début de la grève, les seules réactions enregistrées visaient à briser le mouvement de grève qui paralyse l'université de Tizi Ouzou à près de 90%. Pour l'entame de la quatrième semaine de cette grève illimitée, les enseignants, par le biais de leur syndicat Cnes, comptent organiser un rassemblement le 9 mars devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur à Alger. Pour cette action, la section de Tizi Ouzou compte rallier les sections des autres wilayas car, avancent les syndicalistes locaux, il s'agirait de revendications nationales et, donc, communes à toute l'université algérienne, à mettre en avant. S. L.