Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a, depuis mercredi dernier, entamé une grève illimitée à l'université de Tizi Ouzou pour protester contre la non-prise en charge des revendications contenues dans une plateforme transmise aux autorités de tutelle en novembre dernier, mais à laquelle aucune suite n'a été donnée. Ce mouvement de grève illimitée a été largement suivi par les enseignants dans la plupart des départements de l'université Mouloud-Mammeri durant les deux premières journées de mercredi et jeudi. C'était, entre autres, le cas au département de langue française, de lettres arabes, d'anglais et de plusieurs autres départements à Bastos. Durant la première journée de la grève, les enseignants protestataires ont observé un rassemblement devant le rectorat de l'université où les représentants du syndicat Cnes avaient rendu compte de leur rencontre, mardi dernier, avec le ministre de l'Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki, à l'hôtel Amraoua de Tizi Ouzou. Les représentants du Cnes ont expliqué qu'aucune décision concrète répondant aux attentes des enseignants n'avait été prise par le ministre de l'Enseignement supérieur qui a tenté en vain de convaincre les enseignants d'annuler leur grève. Lors du rassemblement tenu durant la première journée de grève, les enseignants ont rappelé leur détermination à aller jusqu'au bout pour faire aboutir leur plateforme de revendications. Ce qui risque, alors, de voir ce mouvement de grève s'inscrire dans la durée et, le cas échéant, de faire planer le risque d'une année blanche. Début décembre dernier, le Cnes avait déjà, pour rappel, rendu publique une déclaration où il a tiré la sonnette d'alarme sur la situation qui prévaut au sein de l'université algérienne, en général, et celle de Tizi Ouzou, en particulier, et menacé de recourir à une grève illimitée si la tutelle, saisie à maintes reprises, n'intervenait pas après la série d'actions de protestation organisée depuis le début de l'année universitaire en cours. Avant de recourir à cette grève illimitée, les enseignants ont même organisé une marche de protestation dans les rues de Tizi Ouzou, mais sans pour autant voir leurs revendications prises en charge. Il est à rappeler que la plateforme de revendications élaborée par les enseignants est répartie en cinq chapitres portant sur la protection de la dignité de l'enseignant, le logement pour l'enseignant, la valorisation de l'expérience de l'enseignant, l'amélioration et la protection du pouvoir d'achat de l'enseignant, ainsi que la protection et la valorisation du diplôme de magistère.