Les proviseurs et les censeurs des daïras d'Alger-Centre ont créé, hier, leur propre section syndicale, sous la bannière de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Le secrétaire général de la FNTE, Farhat Chabakh, a présidé la rencontre qui s'est déroulée au siège de l'UGTA. Après deux heures de débats houleux, la quarantaine de présents a élu un bureau composé de sept membres. Cinq proviseurs parmi lesquels le secrétaire général, M. Daou, et deux censeurs. Tous représenteront leurs adhérents dans les 45 lycées que comptent les daïras d'Alger-Centre : Hussein Dey, Bouzaréah, El-Biar et Sidi-M'hamed. Les premiers jalons sont posés, mais l'entreprise n'a pas été facile. Hier, il a d'abord fallu tomber d'accord sur l'intégration ou pas des censeurs dans cette section syndicale. Certains proviseurs ont estimé que leurs préoccupations étaient différentes. De leur côté, certains censeurs ont failli quitter la salle. La discorde a ensuite porté sur le mode de désignation des représentants. Mais après plusieurs votes, la section syndicale s'est enfin constituée. L'ambiance électrique qui a caractérisé cette réunion est à l'image du climat délétère prévalant dans le milieu scolaire. Entre autres problèmes, les personnels administratifs du secteur de l'éducation nationale s'estiment lésés par les multiples négociations syndicales menées ces dernières années. Et pour cause, ces négociations sont dominées par la contestation du corps enseignant. Cela est constaté au sein des syndicats indépendants comme dans le public. La grève des intendants en est l'exemple. Lui-même proviseur, le SG de la FNTE a appelé ses confrères à s'organiser pour défendre leurs intérêts. "Le directeur de l'établissement et lespersonnels administratifs sont des esclaves", a-t-il asséné. M. Chabakh questionne "certains directeurs cumulent jusqu'à 60 heures de travail par semaine. Pourquoi seraient-ils traités au même titre qu'un enseignant qui fait 18 heures par semaine ?" L'expérience de cette section syndicale sera dupliquée pour les daïras relevant de l'est et de l'ouest d'Alger dès la semaine prochaine, selon le SG de la FNTE. Pour lui, c'est une façon de renforcer la présence des militants FNTE dans les lycées. "C'est également un moyen de contrecarrer les pressions qu'opèrent des syndicats indépendants sur les travailleurs", a-t-il précisé. "Nous ne sommes pas contre la grève mais il n'y aura pas de discussions avec les syndicats indépendants", répondra-t-il. A. H.