Les participants ont relevé la nécessité et l'urgence de créer un Fonds pour le développement des zones de montagnes, et ce, à l'instar du Fonds spécial du Sud et des Hauts-Plateaux, doté de ressources par les différentes lois de finances. L'hémicycle Rabah-Aïssat de l'APW de Tizi Ouzou a abrité, lundi et mardi, un colloque sur l'économie de montagne et le développement local durable en Kabylie. Y ont pris part des directeurs de wilaya, des élus, des membres du mouvement associatif et des enseignants universitaires. L'un des participants, Mohand Akli Aoudj, architecte spécialisé en aménagement du territoire, a animé une communication ayant pour thème : "Le Fonds de développement des zones de montagnes". Il a procédé à un état des lieux sur le développement local et sur les mutations de l'espace villageois. L'orateur relèvera la nécessité et l'urgence de créer un fonds pour le développement des zones de montagnes dénommé "Fonds pour la montagne", et ce, "à l'instar du Fonds spécial du Sud et des Hauts-Plateaux qui a été doté de ressources par les différentes lois de finances", tout en indiquant que "les zones de montagnes sont des zones à promouvoir et que, par conséquent, l'ensemble des communes du massif du Djurdjura auraient pu bénéficier d'allégements fiscaux et parafiscaux". "Il est de tradition que les montagnes restent en marge et fassent les frais du développement urbain et industriel. Sachant que la haute montagne représente 51,84% du territoire de la wilaya, la moyenne montagne 31,42%, le piémont 10,50% et les plaines ne représentent que 6%, la montagne s'étend sur 84% du territoire de la wilaya et abrite plus des 2/3 de la population dans une constellation de plus de 1 500 villages en mutation rapide. Cette étendue montagneuse est caractérisée par l'absence de structures de production économique et la progression de la disparition de bases productives traditionnelles", soulignera M. Aoudj. Et d'ajouter : "Connecté sur le monde urbain, l'espace villageois a connu une urbanisation comportementale qui a formé des néo-villageois porteurs d'aspirations identiques à celles des populations des villes". Il s'agit là d'un dualisme village-ville qui n'est pas sans conséquence sur le quotidien des habitants locaux, mettra-t-il en garde. "Le dualisme village-ville, peu ressenti jusque-là, ne manquera pas de s'exacerber sous le poids de la dégradation des conditions de vie des populations villageoises. Autrement dit, combien des 800 000 villageois peuplant les montagnes de Tizi Ouzou vont pouvoir résister aux forces répulsives que développe l'espace social montagnard, d'une part, et l'attraction qu'exercera le milieu urbain, d'autre part", dira M. Aoudj tout en réaffirmant l'urgence de prendre en charge les transformations spatiales des villages, un impératif urgent, sans quoi les candidats au départ vers la vallée n'en seront que plus nombreux. Il rappellera en dernier un ensemble de textes relatifs à l'aménagement et au développement durable du territoire comme, entre autres, la mobilisation des ressources hydrauliques par des techniques adaptées, le développement de l'agriculture et de l'élevage de montagne, l'exploitation optimale des ressources locales en développant l'artisanat, le tourisme et les activités de loisirs adaptées à l'économie de montagnes ainsi que la promotion des centres de vie. K. T.