Les Ves Rencontres nationales du département de pharmacie de la faculté de médecine d'Oran, qui se sont déroulées hier à l'amphithéâtre de l'EHU, ont été au cœur d'un débat aux enjeux multiples, comme l'avenir des étudiants et des études de pharmacie dans notre pays, et le développement d'une industrie nationale pharmaceutique. Et pour cause, le thème de cette rencontre a porté sur "les études de pharmacie : quelles perspectives professionnelles pour les générations à venir", avec de nombreux invités, entre hospitalo-universitaires, doyens, pharmaciens en activité ou étudiants. Dès la première communication du professeur Kamel Kezzal, directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), les vraies questions se sont imposées, à savoir les débouchés qui s'offrent aujourd'hui aux étudiants en pharmacie à l'aune d'une réforme et d'une feuille de route lancée depuis 2011 par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Un projet de réforme arrachée par le mouvement de revendications estudiantin en 2010, "pour une refonte dans la forme et dans le fond des études de pharmacie" avec pour objectif la création de nouvelles filières et d'autres perspectives professionnelles. Ainsi, de nouvelles spécialités peuvent voir le jour, comme la pharmacologie clinique, la pharmacovigilance et surtout la pharmacie industrielle pour en finir avec le surnombre de pharmaciens d'officine et la marginalisation du pharmacien hospitalier qui, pourtant, doit assumer des tâches relevant d'une vingtaine de spécialités. Mais, aujourd'hui, alors que la réforme devrait être achevée d'ici deux ans, notamment avec la première promotion d'étudiants ayant suivi un cursus de six années d'études au lieu de cinq, les hospitalo-universitaires veulent aller plus loin en étant plus efficaces. Pour les nombreux intervenants, la meilleure façon est de permettre aux actuels départements de pharmacie de se muer en facultés de pharmacie car l'argent est le nerf de la guerre. "En l'état actuel, on ne peut développer des perspectives juste en restant des départements, un étudiant en pharmacie coûte à l'Etat 5 milliards par an", dira un chef de service du Chuo. Parmi les filières envisagées et particulièrement évoquées, celle du pharmacien industriel au moment où se développe une industrie nationale du médicament qui en a urgemment besoin. Une précédente expérience, menée en 1983-84 à Annaba, avait débouché sur une formation de deux promotions d'étudiants en pharmacie industrielle pour répondre aux besoins de la réalisation de deux complexes de production de médicaments à l'Est mais qui, pour d'obscures raisons, a été arrêtée. Les étudiants présents à cette rencontre en conviendront aisément, eux qui peinent parfois à s'installer, se rabattant sur les postes de délégués médicaux à la merci des laboratoires. D. L.