«La carte de paiement interbancaire dans sa fonction de paiement n'a jamais fait l'objet d'un quelconque programme de communication, de marketing, ou de promotion», a regretté M. Boudiaf qui intervenait hier à l'émission «l'invité de la rédaction» de la Radio nationale. Ce qui explique d'ailleurs, le peu d'engouement pour cet instrument de paiement, a-t-il argué. En témoigne le nombre de transactions qui est, selon M. Boudiaf, «totalement insignifiant». «Sur un million de cartes de paiement et de retrait délivrés à ce jour, nous n'avons pas plus de 11 000 transactions, soit à peine 1% du total des porteurs de cartes», a précisé l'invité de la rédaction. Le nombre restreint de terminaux de paiement électronique (TPE) constitue aussi un des facteurs de désintéressement vis-à-vis de cet instrument moderne de paiement, selon ce responsable. «Sur 2 790 TPE installés, seulement 193 sont opérationnels», a encore précisé M. Boudiaf selon qui l'organe qu'il dirige depuis janvier 2015 est en train de recenser toutes les carences qui sont à l'origine de ce rejet. L'Organe de régulation de la monétique, selon son premier responsable, compte ainsi relancer et généraliser l'usage des cartes de paiement en commençant d'abord par instaurer un plan de communication, mais aussi une certaine confiance au sein des usagers de ces cartes de paiement. L'objectif est «de faire évoluer non seulement le nombre de cartes, mais aussi le parc TPE et partant le nombre des transactions commerciales», a-t-il indiqué. M. Boudiaf, qui reconnaît que l'usage du cash en Algérie demeure important, souhaite tout de même voir le paiement électronique se déployer à grande vitesse. «Il est vrai qu'en Algérie, payer par cash est une habitude, mais faudrait-il que l'on aille occuper le terrain de ce qui n'est pas forcément l'usage du cash», a-t-il dit. D'autant, a-t-il poursuivi, que l'Algérien s'est très bien adapté avec les nouvelles technologies. Ainsi, pour passer à la grande vitesse, M. Boudiaf pense qu'il faut investir certains segments tels que les sociétés à grande densité en termes de clientèles. Ces sociétés (grands facturiers) «peuvent participer à l'intensification des porteurs de cartes de paiement et partant à la bancarisation de l'économie», selon l'hôte de la Radio nationale. Toujours au chapitre des priorités de son organe de régulation, M. Boudiaf a annoncé la généralisation du système de retrait et de paiement de fonds au niveau des grandes entreprises de services, public à l'exemple de la Seaal, de la Sonelgaz et de toutes les sociétés de transport. Insistant sur le haut niveau de sécurité des transactions que permet la carte de paiement électronique, le premier responsable de l'Organe de régulation de la monétique a signalé, d'autre part, que des actions vont être entreprises pour développer l'usage du paiement par le biais de l'Internet. B. A.