Déjà proposés à la privatisation sans succès en 1995, les hôtels de la chaîne publique “EGT-Est” sont “remis sur les étals”, une seconde fois, à la faveur des dernières décisions du gouvernement. Les hôtels Panoramic, Hidab, Chelia, les Hammadites et Bougaroun sont proposés depuis plus d'un mois à la privatisation. En attendant la date-butoir du 17 janvier prochain, dernier délai de retrait des cahiers de charges, une dizaines d'intentions d'acquisition ont été déjà exprimées. Entre- temps, si le syndicat crie à la dilapidation, des repreneurs potentiels parlent de l'existence d'une volonté politique qui faisait défaut lors de l'expérience menée par les défunts fonds de participation. Au même moment, le gouvernement, lui, et en proposant à la privatisation des hôtels jugés comme de bonnes affaires et opportunités cherche à donner le starter à une machine qui n'a pu démarrer. Chez l'EGT-Est, le premier lot des “privatisables” concerne un hôtel par localité d'implantation. Ainsi, présente à travers 5 wilayas de l'est du pays, la chaîne publique dont le siège social est à Constantine propose à la cession l'hôtel Panoramic (quatre étoiles) pour la wilaya de Constantine, l'hôtel Hidab (trois étoiles) pour la wilaya de Sétif, l'hôtel Chelia (quatre étoiles) pour la wilaya de Batna, l'hôtel les Hammadites (trois étoiles) pour la wilaya de Béjaïa et, enfin, l'hôtel Bougaroun (trois étoiles) pour la wilaya de Skikda. À ce jour, selon une source syndicale, six cahiers des charges ont été retirés au niveau du siège de l'entreprise. Lorsque l'on sait que le retrait de ces dossiers peut se faire aussi auprès du siège de Gestour et du bureau de conseil en charge de la privatisation du secteur à Alger, on peut penser qu'on est déjà loin du ratage de la première expérience de 1995-1996 où aucune intention d'acquisition n'a été manifestée. Selon le représentant d'une entité économique ayant exprimé sont intention d'acquisition dans le cadre de cette offre et ayant requis l'anonymat, la nouvelle mouture du programme de privatisation est pour quelque chose dans ce relatif engouement. Les nouvelles dispositions sont moins contraignantes que celles de la première expérience. Les hôtels ne sont plus cédés par adjudication au plus offrant avec une mise à prix calculée à partir d'une surévaluation des actifs et du goodwill. Le paiement cash n'est plus, lui aussi, une condition. Aux acquéreurs potentiels de présenter leurs offres en prenant en considération le professionnalisme, l'investissement, le développement, la gestion des ressources humaines et la qualité, entre autres. Autrement dit, indépendamment de l'objectif en matière de politique économique recherché par l'état propriétaire et aussi garant de la libre économie, il est attendu des futurs acquéreurs de préciser “le plus” qu'ils apporteront aux hôtels une fois leurs offres retenues. Les analystes sont unanimes pour dire que l'état, propriétaire des hôtels, a revu à la baisse la liste des objectifs qu'il attendait de la privatisation pour ne retenir que le minimum, mais utile. L'état “vendeur” ne cherche plus à garantir, en même temps, le transfert de la propriété, la levée du monopole, la sauvegarde et la création des emplois, le renflouement des caisses du trésor par le produit des ventes, la rentabilité de l'outil de production… Le gouvernement semble décidé à faire de la privatisation une rupture avec un système socio-économique archaïque de créer les conditions d'une économie ouverte et moderne et dont la privatisation est une des conditions. Selon des indiscrétions, si la commission d'étude des dossiers restera ouverte à toutes les propositions (achat total, acquisition d'actions, contrat de management…) elle mettra l'accent sur le prix d'achat, l'investissement dans la qualité et la préservation des emplois. M. K.