En attendant la rencontre nationale, qui réunira toutes les fédérations du secteur dans une semaine à Constantine, les syndicalistes rejettent la privatisation en vrac des 1 200 entreprises. “Rien ne se fera sans le dialogue et l'association du partenaire social”. Les travailleurs du commerce et du tourisme ne sont pas prêts à se laisser faire. Leurs représentants syndicaux, regroupés hier à l'hôtel Sofitel d'Alger, disent “non” à ce qu'ils considèrent comme “une opération suicidaire” dans leur secteur. “La privatisation en vrac des 1 200 entreprises du tourisme et du commerce ne se fera pas sans nous”, affirme le secrétaire général du syndicat national de l'entreprise de gestion touristique du Centre, Mohamed Azira. Les assurances de la tutelle, à travers son premier responsable, ne semblent pas le convaincre. “Si les postes d'emploi sont sauvegardés et si les salaires seront triplés comme l'annonce Mohamed Seghir Kara, on accepte et on ira à la privatisation les yeux fermés”, soulignera le responsable syndical qui récuse les déclarations même du chef du gouvernement sur la création de 500 000 emplois. “Ce n'est pas vrai !” assénera Mohamed Azira qui demande à l'Exécutif gouvernemental de publier, plutôt le chiffre concernant les travailleurs licenciés au lieu de considérer le travail saisonnier comme une création de postes de travail. Que peut-on attendre de responsables incapables d'appliquer des décisions de justice en faveur des travailleurs ? s'interroge l'intervenant qui se demande, par ailleurs, la signification qu'a l'administration de la notion de la bonne gouvernance. “C'est de la tromperie”, soulignera le secrétaire général du syndicat de l'entreprise de gestion touristique du Centre qui évoquera, d'ailleurs, les lourdes créances que détient le secteur sur l'Etat qui doit aux EGT de Sidi Fredj et de Zéralda environ 140 milliards de centimes. Le président de la fédération nationale des entreprises du tourisme et du commerce, Rabah Brahmia, présent à la rencontre de Sofitel apportera, lui aussi, de l'eau au moulin en critiquant la politique menée depuis 1994 dans le secteur. “Les espagnols et les autres avec lesquels ils ont conclu des accords de partenariat n'ont même pas ramené une fourchette, les hôtels qu'ils ont gérés sont rongés pas les cafards”, s'indignera le président de la fédération qui déclarera que “si le gouvernement veut privatiser, pourquoi il ne commence pas par les entreprises du commerce, les monoprix et autres Souk El-Fellah qui sont en état de vétusté ?” Les travailleurs du secteur qui se réuniront, en effet, les 18 et 19 décembre prochains à Constantine demandent au gouvernement d'étudier la situation des entreprises “au cas par cas” mais, auparavant, ils exigent “le gel de l'opération de privatisation”. Toute opération de privatisation ne peut se faire, selon eux, sans l'association du partenaire social. K. D.