Une manifestation de syndicalistes aura lieu le 20 septembre prochain à l'intérieur de la Centrale syndicale. La Fédération nationale des travailleurs des industries agroalimentaires a réuni hier ses cadres syndicaux. La rencontre qui s'est déroulée à la Centrale syndicale a été l'occasion pour les syndicalistes d'évaluer la situation de leur secteur, mais surtout elle a permis aux membres de la fédération de dire clairement «non au bradage de leurs entreprises». Intervenant devant des dizaines de syndicalistes, le secrétaire général de la fédération agroalimentaire, Kamel Benabbou, a estimé que «ce sont les ‘'décideurs'' qui ont créé les difficultés dans les entreprises publiques dans le but de les vendre» assénera-t-il. Un véritable réquisitoire sera par la suite dressé par M.Benabbou contre le gouvernement. Pour lui, en dissociant le partenaire social des «pourparlers» sur la cession des entreprises publiques, «le gouvernement veut céder en catimini le secteur agroalimentaire». L'orateur ira encore plus loin. Selon lui «les hommes d'affaires qui ont postulé pour reprendre ces entreprises sont les mêmes qui ont détourné l'argent public vers l'étranger». «Nous sommes contre la privatisation et nous voulons un partenariat où chaque partie respecte des critères bien définis», martèlera M.Benabbou. Pour lui, la crise financière qui secoue le secteur agroalimentaire a été inventée de toutes pièces pour faciliter son bradage. Pourtant, insistera-t-il, les dettes du secteur évaluées à 10 millions de dollars peuvent aisément être effacées par les pouvoirs publics en attendant le recouvrement des créances. Très mordant, le secrétaire général de la Fédération des industries agroalimentaires promet que «si les travailleurs du secteur restent mobilisés, aucune entreprise ne sera privatisée». Lui succédant, M.Abdelkader Malki chargé des relations extérieures au sein de l'Ugta, a indiqué que «le dossier est entre les mains de Sidi-Saïd» dira-t-il en annonçant qu'il sera soumis la semaine prochaine au gouvernement lors de la bipartite. Se voulant rassurant, M.Malki, indiquera que l'Ugta est prête à accompagner le gouvernement dans ses réformes pour peu que le tissu industriel et les emplois soient préservés. D'après le chargé de la communication de l'Ugta, il n'y a que le dialogue dans la transparence qui peut venir à bout des problèmes soulevés. «Nous voulons une rentrée sociale sans trop de problèmes» clamera-t-il devant des cadres syndicaux visiblement pas trop convaincus d'un discours un peu trop rassurant à leur goût. Revenant à la charge, M.Benabbou ne mâchera pas ses mots: «Le plan de privatisation concocté par les pouvoirs publics en 1997 est en train d'être sauvagement appliqué en 2004» lance-t-il. Le secrétaire général de la Fédération agroalimentaire annoncera qu'une manifestation de syndicalistes aura lieu le 20 septembre prochain à l'intérieur de la Centrale syndicale. Dans un point de presse improvisé après la rencontre, M.Kamel Benabbou indiquera que le sit-in devant la chefferie du gouvernement et la marche de contestation programmée à Alger sont toujours maintenus. Les dates de ces manifestations seront définitivement arrêtées lors de la prochaine réunion des syndicalistes de l'agroalimentaire qui aura lieu le 20 septembre prochain. Ils sont ainsi plus de 70 000 travailleurs à menacer d'investir les rues de la capitale dans le cas où aucun «compromis» n'est trouvé lors de la prochaine bipartite.