Les syndicalistes ont lancé un ultimatum de dix jours aux autorités pour la prise en charge de leurs revendications. La Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme (FNTCT/UGTA) a lancé hier, par la voix du secrétaire général de son bureau exécutif Rabah Brahmi, un ultimatum de dix jours aux autorités publiques, exigeant une réelle prise en charge des revendications des travailleurs du secteur. Lors d'une rencontre, à l'hôtel Safir d'Alger, les cadres syndicaux venus des différentes régions du pays ont approuvé la décision d'organiser une marche de protestation le 30 juillet prochain si « rien n'est fait pour régler la question des dettes que certains hôtels doivent à la chefferie du gouvernement, le problème des travailleurs contractuels non confirmés dans leurs postes, ainsi que d'autres problèmes relatifs à la gestion quotidienne des entreprises de gestion touristique (EGT) et à la menace de privatisation qui pèse sur certains établissements hôteliers ». Dressant un tableau de la situation dans laquelle se trouve le secteur du tourisme, le secrétaire général de la fédération s'est notamment élevé contre la volonté du gouvernement d'aller vers la privatisation des hôtels et autres entreprises touristiques sans consulter les travailleurs ni leurs représentants syndicaux. « Nous avons entendu parler de quelques opérations de privatisation qui se préparent mais personne ne nous a sollicités pour prendre notre avis, du moins en ce qui concerne les garanties dont les travailleurs doivent bénéficier si ces privatisations se confirment », a indiqué Rabah Brahmi. Le cas de l'hôtel El Hidhab de Sétif, cédé récemment au groupe SOFAF, illustre largement ce « flou » qui entoure, selon la fédération, les opérations de privatisation des hôtels publics. Selon le responsable de la section syndicale de l'hôtel El Hidhab, le comité des participations de l'Etat (CPE) a validé le 12 juillet dernier le dossier présenté par l'acquéreur en question sans qu'il y ait préalablement une quelconque discussion avec le partenaire social sur « les droits des travailleurs devant être impérativement préservés ». Le même responsable s'est interrogé, en outre, sur la raison pour laquelle le CPE n'a pas pris en considération la proposition faite par les salariés pour reprendre l'hôtel, bien que ce mode de privatisation existe réellement et concerne, selon la loi, les entreprises de taille réduite, généralement viables, ne faisant pas appel à des processus technologiques complexes et dont la valeur du patrimoine foncier et immobilier est modeste. Tout en disant ne pas s'opposer à la privatisation des entreprises touristiques, la fédération note cependant que la préservation des intérêts des travailleurs demeure une condition sine qua non.