Des personnalités de l'opposition ont pu gagner la région pour se joindre à la protestation qui a drainé une foule nombreuse. Ils étaient des milliers de personnes à avoir répondu, hier, positivement, à l'appel lancé par le Comité populaire contre le gaz de schiste, en coordination avec les militants du Comité national pour la défense des droits des chômeurs pour une manifestation populaire antischiste. Sur leurs grandes banderoles où l'on pouvait lire des slogans antigaz de schiste et sous un soleil brûlant, femmes, hommes et enfants se sont massivement rassemblés à la place d'El-Nasr, face du siège de l'APC d'Ouargla dès 9h. Malgré l'important dispositif sécuritaire déployé avec des policiers en tenue anti-émeute et en civil qui ont cerné les lieux, les manifestants ont envahi toute la place et les bâtiments avoisinants. Venus des quatre coins du pays, ils ont tenu à exprimer sur place leur soutien et leur solidarité avec les mouvements de protestation des habitants d'In-Salah et surtout réclamer "l'arrêt immédiat" des opérations d'exploration du gaz de schiste en cours, dans le Sud. Les protestataires portaient des banderoles et scandaient des slogans hostiles au projet de l'exploitation du gaz de schiste. Mais un des mots d'ordre sort du lot, en l'occurrence "Ni Sud ni Nord, l'Algérie dans nos cœurs". Les militants associatifs auxquels se sont joints pour la circonstance des hommes politiques, des cadres ou de simples citoyens ont tenu à affirmer que la revendication qu'ils portent est celle de tous les Algériens. "Il n'y a pas de mains étrangères qui manipulent ces mouvements, tous ceux qui disent cela sont des menteurs et des traîtres", pestent des manifestants que nous avons interrogés. Des slogans visant directement le président Bouteflika et le Premier ministre ont, également, été scandés par la foule, enflammant la place à chaque intervention. "Les gens du Sud ont longtemps souffert de discrimination et de marginalisation. Il est temps que cela change !", ont, pour leur part, martelé les personnalités politiques qui ont marqué de leur présence la manifestation, en soutien à la manifestation. C'est le cas de certaines figures de l'opposition, celles notamment issues de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Mohamed Douibi, le secrétaire général d'Ennahda, le président du parti El-Fedjr el-Jadid, Tahar Benbaïbeche, Djilali Soufiane, président de Jil Jadid, Ahmed Adimi, docteur en sciences politiques et colonel à la retraite et le président du RCD, Mohcine Belabbas ont tenu à apporter leur soutien absolu aux habitants du Sud, notamment ceux d'In-Salah. Nouredine Bahbouh, l'ex-ministre de l'Agriculture et président de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) a, de son côté, appelé, lors de son intervention, l'Etat à répondre positivement aux revendications des citoyens de la région. "J'appelle le gouvernement à écouter et à respecter l'avis du peuple. Le peuple c'est la force", a-t-il indiqué. Avant de se disperser dans le calme, les manifestants ont tenu à affirmer que leur mouvement d'opposition se poursuivra jusqu'à l'annulation de l'exploration du gaz de schiste dans tout le Sud algérien. C .G.