Soumise à de multiples interférences, la négociation de paix au Mali se dévoile être, au fil de sa progression, une tâche des plus ardues. En dépit de la générosité dans son effort, la diplomatie algérienne n'est pas parvenue à faire signer unanimement l'accord de paix d'Alger. Le dialogue intermalien, que l'Algérie avait offert d'abriter et qu'elle a managé jusqu'à l'élaboration de la déclaration d'Alger du 1er mars dernier, semble avoir cheminé vers une impasse. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui avait demandé un temps de réflexion avant de signer ladite déclaration, invoquant la nécessité de se référer à la population, a fait savoir que, finalement, elle se garde de souscrire à la proposition de paix telle que formulée au terme du laborieux processus de négociations. En effet, dans un communiqué daté de dimanche soir et repris hier lundi par l'agence de presse Reuters, la Coordination, constituée autour du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), a exprimé son refus de parapher les accords d'Alger. La Coordination des mouvements de l'Azawad, constituée du MNLA, du HCUA et du MAA, a justifié sa position, a rapporté Reuters, par la tiédeur du texte proposé à Alger. Pour elle, le texte "ne s'attaque pas aux racines du problème" et "ne répond pas à leurs attentes". Le représentant de la CMA auprès de l'Union européenne, Moussa Ag Assarid, a expliqué à la même agence de presse que les consultations menées avec les différentes commissions ayant pris part aux négociations ont fait apparaître que "ce document n'est pas en mesure d'apporter la paix". Moussa Ag Assarid a ajouté que les mouvements touareg sont disponibles et prêts pour des discussions supplémentaires avec Bamako "pour trouver un texte acceptable et réaliste". Cela dit, cette position-là de la CMA n'est pas inéligible à évolution. Les mouvements touareg se déclarent toujours disponibles pour la poursuite des négociations. La Coordination s'est dite, a rapporté la même source, toujours "concernée par les négociations de paix". Autrement dit, elle réclame une révision de l'accord préliminaire d'Alger, sans spécifier, toutefois, dans quel sens. Mais d'aucuns savent en quoi consiste la revendication centrale des mouvements touareg de l'Azawad. Ils revendiquent, sinon l'indépendance, à tout le moins une large autonomie. Une revendication à laquelle n'ont pas accédé les parties qui ont négocié l'accord d'Alger sous la conduite de la diplomatie algérienne et la supervision de l'ONU. Pour rappel, le dialogue intermalien a duré près de 8 mois. Il a connu en tout quatre phases. Au terme de ce long et laborieux processus, les parties en négociations ont peaufiné un accord dit accord d'Alger. Un accord signé par le pouvoir de Bamako et une partie des mouvements maliens associés au dialogue. L'accord prône un cessez-le-feu, étape nécessaire à l'élaboration d'un plan de paix et de réconciliation nationale globaux. L'attitude des mouvements rebelles de l'Azawad n'est pas un bon signe pour la poursuite et le parachèvement du processus de paix au Mali. S. A. I.