La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) dont fait partie le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), principal groupe rebelle du nord-Mali, refuse de parapher les accords de paix d'Alger. Au Mali, ce mouvement rebelle du nord du pays demande une nouvelle rencontre avec la médiation internationale. Depuis jeudi, des responsables politiques et militaires se sont rendus à Kidal pour participer à des consultations initiées par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Plusieurs délégations proches de ces groupes ont indiqué clairement leur rejet du «texte en l'état». Les mouvements rebelles touaregs justifient ce refus par le fait que le texte «ne s'attaque pas aux racines du problème». Dans un communiqué publié dimanche, la CMA estime que le document ne répond pas à leurs attentes. Il en ressort que le document d'Alger est à leurs yeux «insuffisant par rapport aux revendications du peuple de l'Azawad» et qu'«il ne prend pas suffisamment en compte les aspirations politiques profondes des populations». Dans cette résolution, il est demandé une reconnaissance de l'Azawad en tant qu'entité politique, juridique et territoriale, autant de notions absentes du projet d'accord d'Alger. Dimanche, les responsables de la coordination ont demandé à la médiation internationale une nouvelle rencontre jugée indispensable et urgente en vue de modifier le texte d'Alger pour se rapprocher des aspirations du peuple de l'Azawad. La CMA avait demandé un «délai raisonnable» pour consulter sa base, c'est-à-dire les populations qu'«elle représente», avant de formellement parapher le document. Après réflexion, la Coordination a décidé de ne pas signer l'accord préliminaire de paix, élaboré sous l'égide de l'ONU et de la diplomatie algérienne. Selon nos sources, une délégation internationale va se déplacer à Kidal pour échanger avec les leaders de la CMA. Un déplacement pour arracher une signature de la part des groupes pro-Azawad. Malgré le rejet du texte, la CMA ne ferme pas la porte à un accord de paix. En effet, le représentant de la Coordination, Ag Assarig, affirme que celle-ci est toujours «concernée par les négociations de paix». Ag Assarig estime que les rebelles touaregs «sont prêts à mener des discussions supplémentaires avec Bamako pour trouver un texte plus acceptable et réaliste», toujours selon la même source. Ainsi, les négociations qui avaient duré près de 8 mois devront reprendre avant d'atteindre un accord définitif. Rappelons que le gouvernement malien avait accepté l'accord dès le départ. A noter également qu'un accord de cessez-le-feu, signé en février à Alger, lie toujours les différentes parties impliquées dans le conflit.