Au moins 80 personnes ont été tuées hier à Sanaa dans un triple attentat suicide contre deux mosquées fréquentées par des Houthis, la milice chiite qui s'est emparée du pouvoir dans la capitale yéménite. Il s'agit de l'un des attentats les plus sanglants à frapper la capitale du Yémen, pays déstabilisé par une grave crise interminable attisée par les Houthis et les djihadistes sunnites d'Al-Qaïda, deux groupes hostiles au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Si ces nouveaux attentats à Sanaa n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat, la technique de l'attaque suicide rappelle le mode opératoire du réseau Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), ennemi juré des Houthis, et implanté dans le sud et le sud-est du pays. En fin de matinée, une première bombe a explosé à la mosquée Badr, dans le sud de Sanaa, suivie d'une autre à l'entrée de ce même lieu de culte au moment où les fidèles prenaient la fuite, selon des témoins. Le troisième attentat a visé une mosquée du nord de la capitale. Les Houthis prient dans ces mosquées. La télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a affirmé que les hôpitaux de la capitale réclamaient en urgence des dons de sang. Sur les lieux, des corps déchiquetés et ensanglantés étaient transportés sur des brancards. Des traces de sang étaient visibles sur le sol jonché de débris. Les attaques sont les plus sanglantes depuis la prise du pouvoir de Sanaa par les Houthis début février. Le dernier attentat particulièrement sanglant dans la capitale remonte au 7 janvier (40 morts) et avait visé l'académie de police de Sanaa. R. I./Agences